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Infolettre Réseau Collégial / Nº 103 / 12 avril 2021



Infolettre Nº 103 12 avril 2021
        
Mot de l'équipe

Dans la foulée du Chantier sur la réussite initié par le ministère de l'Enseignement supérieur, plusieurs groupes ont pris position. Nous vous présentons dans ce numéro la lecture des enjeux de la Fédération des cégeps et les recommandations de la FNEEQ-CSN.

Dernièrement, 12 cégeps de régions se sont regroupés pour parler d'une seule voix. La porte-parole du regroupement, Mme Marie-Claude Deschesnes explique le sens de leur démarche.

Au coeur des demandes du Regroupement de cégeps en région : la mobilité étudiante interrégionale. Nous faisons le point sur l'avancement de ce programme avec des intervenants du milieu.

Par ces temps troubles, des étudiants se démarquent par leur cheminement exceptionnel. Nous suivons le parcours de Jérémie Gaudreault, étudiant au Cégep de Sainte-Foy, qui a remporté le Premier prix Hydro-Québec de l'Expo-Sciences régionale Québec–Chaudière-Appalaches.

Des professionnels du Collège de Rosemont et de l'Université de Montréal ont produit un guide d'animation sur les enjeux éthiques de l'intelligence artificielle (IA). Un outil pédagogique qui favorise une réflexion critique sur les technologies émergentes à travers une pratique de délibération citoyenne.

Le Cégep de Victoriaville Cégep offrira sa formation collégiale en agriculture urbaine à Montréal cet automne. Un programme unique qui portera des fruits.

Le Centre national en électrochimie et en technologies environnementales (CNETE) a été reconnu comme service essentiel durant la pandémie. Nous comprenons pourquoi avec sa directrice générale, Nancy Déziel.
Bonne lecture !

        
Dossiers
La Fédération des cégeps et la réussite: 10 enjeux et 14 pistes d'action

Bernard Tremblay, président-directeur général, Fédération des cégeps

Par Thérèse Lafleur

« L'objectif est de faire diplômer plus de jeunes ! » C'est sur ces mots que le président-directeur général de la Fédération des cégeps, Bernard Tremblay, a conclu l'entrevue sur les perspectives d'amélioration de la réussite. Dans un premier temps, il a rappelé la démarche entreprise en 2018 par la Fédération. Une réflexion collective dont résultent des constats troublants. Ces constats annoncent la suite des choses dans la foulée du Chantier sur la réussite que poursuit maintenant le ministère de l'Enseignement supérieur. Concrètement, la Fédération propose des pistes d'action associées aux grands enjeux cernés par les échanges et les travaux qu'elle mène depuis trois ans.

D'entrée de jeu, monsieur Tremblay explique que : « Ce n'est pas la première fois que nous réfléchissons à la réussite. Ce qui est porteur actuellement, c'est que le mouvement initié par la Fédération des cégeps ait rejoint l'ensemble des gestionnaires. Ce mouvement a été amorcé en 2018 par une réflexion soumise au Conseil des directions générales de la Fédération qui l'ont ensuite partagée avec les directions des études. À la Fédération, nous nous sommes assurés que toutes les commissions se penchent aussi sur la question. Ainsi, la réussite au collégial est vraiment devenue un chantier de la Fédération.  »

« Un mouvement d'envergure dont nous pouvons être fiers»
« Il y a trois ans, quand nous avons abordé la question de la réussite avec les gestionnaires, quelques grincements de dents se sont fait entendre sous prétexte qu'on s'en occupait déjà ou qu'on ne voyait pas de problème.»

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Rassembler pour réussir

Caroline Quesnel, présidente, FNEEQ-CSN

Par Thérèse Lafleur

Au début de février 2021, cinq rencontres de consultation ont permis d'approfondir la réflexion dans le cadre du Chantier sur la réussite mené par le ministère de l'Enseignement supérieur. Balisés par les questions soumises par le Ministère, les échanges entre les acteurs de la communauté collégiale et universitaire ont porté sur les enjeux relatifs à l'accessibilité, à la transition entre les ordres d'enseignement, au soutien de la diversité ainsi qu'à la consolidation et à la diffusion des connaissances en matière de réussite. À la suite de ces rencontres et à la lumière des échanges, la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) a déposé le Mémoire de la FNEEQ-CSN dans le cadre du Chantier sur la réussite en enseignement supérieur, le 24 février 2021. La présidente de la FNEEQ-CSN, Caroline Quesnel, en commente ici les grandes lignes.

« Un mémoire rédigé a posteriori»
« Notre mémoire est différent de ceux des autres organisations, car il comporte aussi une réaction à ce que nous avons entendu lors des journées de discussions interordres. Nous nous sommes nourris des propositions entendues en atelier, pour les enrichir ou les nuancer. « Un cadre qui ne nous semble pas convenir » « Cependant, nous nous permettons une critique à l'égard du Ministère qui nous convie à un exercice qui est fondamental, celui de la réflexion sur la question de la réussite des étudiantes et des étudiants, mais dans un cadre qui ne nous semble pas convenir au sujet. En effet, nous avons été conviés à la fin de décembre 2020 pour des rencontres en début de session et pour le dépôt d'un mémoire à la fin du mois de janvier 2021. Reconnaissons que nous ne sommes pas des machines et que nous sommes en pandémie !»

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Quand 12 cégeps des régions éloignées unissent leurs voix

Entretien avec Mme Marie-Claude Deschênes, directrice générale du Cégep de La Pocatière et porte-parole pour le Regroupement des cégeps de régions (RCR)

Par Alain Lallier

Pourquoi créer un tel regroupement ?
Le ministère de l'Enseignement supérieur lançait en février 2020 un nouveau cadre de gestion de l'offre de formation collégiale. Une des priorités du Ministère visait le rehaussement des devis dans les milieux où les perspectives démographiques étaient à la hausse, et ce, afin d'accueillir les nouvelles étudiantes et les nouveaux étudiants selon les prévisions du Ministère jusqu'en 2026.

Pour le Regroupement des cégeps de régions, « le problème réside dans la façon dont le Ministère a choisi de procéder, explique Marie-Claude Deschênes. Les 48 cégeps ont été regroupés en quatre groupes. Les cégeps des régions éloignées — les 12 du Regroupement des cégeps des régions — se trouvaient dans le quatrième et dernier groupe à faire l'objet d'une analyse. Dès la présentation de cette démarche devant les directions générales réunies, plusieurs de mes collègues et moi avons affirmé qu'il était impossible de progresser de cette façon, parce que nous fonctionnons dans un écosystème. Si le Ministère veut rehausser le devis des cégeps des grands centres, il va alors fragiliser ceux à l'autre bout du cycle qui vivent une réalité tout à fait différente. Les cégeps des régions éloignées ont des perspectives démographiques qui sont soit à la baisse, soit stables parce qu'à la baisse depuis plusieurs années. Bref, un fossé se créait, et nous étions très inquiets. »

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Le programme de mobilité interrégionale : un partenariat ville-région qui gagnerait à être mieux connu

Par Élise Prioleau

Depuis 5 ans, le programme de mobilité interrégionale a permis à plus de 1000 jeunes des grandes villes d'étudier en région. Une mesure qui apporte un début de solution à la disparité de fréquentation entre les centres urbains et les régions éloignées. À l'heure des bilans, on constate que le programme n'est pas utilisé à sa pleine capacité.

Les intervenants du milieu collégial considèrent que la mesure a des retombées positives, pour les étudiants participants et pour les établissements qui les reçoivent. Davantage de bourses, toutefois, pourraient être remises, selon la présidente de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), Noémie Veilleux. « Présentement, une partie des fonds sont inutilisés parce que le programme n'est pas assez connu », selon la présidente Noémie Veilleux.

Rappelons que le programme de mobilité interrégionale est né d'un constat : le déséquilibre démographique entre les cégeps éloignés et les cégeps des grands centres. Les cégeps des régions éloignées sont les plus touchés par la diminution du nombre d'étudiants dans le réseau. C'est pour favoriser un rééquilibrage que la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) a proposé la création d'un programme de mobilité interrégionale. Un projet adopté dès 2016-2017 par le ministère de l'Enseignement supérieur.

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Sur les traces d'Antoni Gaudí

Par Marie Lacoursière et Alain Lallier

En mars dernier, Jérémie Gaudreault a remporté le Premier prix Hydro-Québec de l'Expo-Sciences régionale Québec–Chaudière-Appalaches. Étudiant en Sciences, lettres et arts au Cégep de Sainte-Foy, le gagnant a conçu un logiciel de calcul pour améliorer la fabrication de pièces par soustraction de matière. Un cheminement étudiant hors de l'ordinaire qui mérite d'être raconté.

Comment régler le problème des variations dans la fabrication de pièces très sophistiquées ?
Le projet de Jérémie Gaudreault s'inscrit dans le domaine de la fabrication de pièces avec des machines-outils qui permettent d'usiner des pièces pour moteurs d'avion, des valves d'appareils médicaux ou d'appareils de haute précision. Jérémie explique qu'il s'agit en fait de machines CNC, « de très grosses machines à l'intérieur desquelles un morceau de métal est inséré. Des outils viendront automatiquement sculpter le morceau de métal pour produire la pièce désirée. Ces machines sont automatisées, ce qui permet de sculpter la pièce avec une grande précision. Nous pourrions fabriquer une pièce de 50 millimètres avec plus ou moins le diamètre d'une cellule. Une précision extrêmement grande. Même si ces machines sont très sophistiquées, on rencontre des variations aux pièces de moteurs d'avion qui deviennent névralgiques. Une fraction de cheveu devient problématique pour des pièces aussi précises. »

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Réfléchir ensemble à l'application de l'intelligence artificielle dans notre société

Par Élise Prioleau

Des professionnels du Collège de Rosemont et de l'Université de Montréal ont produit un guide d'animation sur les enjeux éthiques de l'intelligence artificielle (IA). Un outil pédagogique qui favorise une réflexion critique sur les technologies émergentes à travers une pratique de délibération citoyenne.

D'ici 10 à 20 ans, 47 % des emplois actuels pourraient être remplacés par des robots, selon la Commission de l'éthique en sciences et technologies. L'intelligence artificielle va-t-elle remplacer l'être humain? Il est vrai que l'IA nous surpasse dans la rapidité avec laquelle elle traite des données massives. En revanche, elle n'a pas notre intelligence émotionnelle, ni notre capacité à l'empathie, apprend-on dans la section mythes et réalités du guide Intégrer l'éthique de l'intelligence artificielle en enseignement supérieur : une trousse à outils. La trousse donne une foule de renseignements sur les mythes et réalités entourant l'IA.

On retrouve également dans la trousse des scénarios, ou « cas d'usage », mettant en scène des applications futures de l'intelligence artificielle. Des situations fictives sont présentées sous la forme de courts récits, dans lesquels l'IA pourrait donner lieu à des dilemmes moraux. C'est à partir de ces cas que les étudiants entameront une réflexion personnelle menant à la délibération en groupe. À la fin de la trousse, un guide d'animation est proposé à l'attention des enseignants et enseignantes. Ce guide explique les étapes et les objectifs de la délibération en classe.

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Un DEC en agriculture urbaine à Montréal

Par Élise Prioleau

Dès l'été 2021, le Cégep de Victoriaville offrira sa formation collégiale en agriculture urbaine à Montréal. Chef de file en agriculture biologique au Québec, le Cégep offre depuis 2019 ce programme dédié à la production alimentaire en milieu urbain. Un DEC dont la mission est de former une relève qui contribuera à l'essor des pratiques écoresponsables en agriculture.

Marjolaine David étudie en agriculture urbaine à l'Institut national d'agriculture biologique (INAB) du Cégep de Victoriaville. L'avantage du programme, selon Marjolaine, est la variété des techniques agricoles qui y sont enseignées.

« Ce qui m'a fait opter pour le profil en agriculture urbaine est la diversité des cours offerts. On voit plusieurs techniques qui s'appliquent à un modèle d'agriculture de petite surface. C'est ça qui m'intéresse », explique-t-elle. Élevage d'insectes, élevage de petits animaux, culture de champignons et maraîchage de petite surface font partie de l'éventail des techniques agricoles enseignées dans le programme Gestion et technologies d'entreprise agricole (GTEA), profil agriculture urbaine.

Le domaine de l'agriculture urbaine a également comme avantage d'être une filière accessible pour les futurs entrepreneurs, estime Marjolaine David.

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Détecter la COVID-19 dans les eaux usées des municipalités

Entretien avec Nancy Déziel, directrice générale du Centre national en électrochimie et en technologies environnementales (CNETE)

Par Alain Lallier

Un centre jugé essentiel durant la pandémie Au début de la pandémie, dans le contexte du confinement le gouvernement a demandé au CNETE de tout fermer, mais les entreprises ont insisté pour que les laboratoires du Centre demeurent actifs afin de faire avancer leurs projets en cours. Considéré comme secteur essentiel, le Centre obtient la permission de demeurer ouvert.

« Nous nous sommes demandé ce que nous pourrions faire pour aider à la lutte à la pandémie, explique Nancy Déziel. Avec nos plateformes de biologie moléculaire et de bioprocédés industriels, nous travaillons déjà en collaboration avec l'industrie pharmaceutique au développement de biomolécules qui peuvent devenir des adjuvants pour des vaccins ou des protéines qui entrent dans les nouveaux vaccins ARN. Dans le cadre des subventions spéciales COVID-19, nous avons obtenu 5 projets. Nous avons travaillé à augmenter la production d'éthanol entrant dans la production de désinfectants et à produire des protéines virales spécialisées adaptées pour des équipes universitaires de recherche, qui désiraient accélérer le développement des tests de toxicité et de dépistage de la COVID-19. »

Détecter le virus de la COVID-19 dans les eaux usées des municipalités
Le Centre s'est proposé pour joindre l'initiative du regroupement Centreau et faire le monitorage et le suivi de la COVID-19 dans les eaux usées de la Mauricie. La directrice générale explique : « Avant que les gens constatent qu'ils ont contracté le virus, celui-ci peut être détecté dans les selles. Les analyses permettent sa détection avant même que les patients en soient informés.

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