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Cégeps et universités
Un guide pour une utilisation judicieuse de l’IA
Québec a dévoilé lundi une feuille de route pour aider les cégeps et les universités à encadrer l’usage de l’intelligence artificielle (IA), afin d’utiliser son potentiel en évitant certains écueils. En voici les grandes lignes.
Démocratiser l’accès
Un outil à explorer, plutôt qu’à craindre : c’est la vision mise de l’avant dans le guide préparé par l’Instance de concertation nationale sur l’intelligence artificielle en enseignement supérieur, qui avait pour mandat de suggérer des balises pour l’utilisation de ces nouveaux outils technologiques. Le monde académique ne peut échapper aux avancées de l’IA, parfois comparée à l’avènement de l’ordinateur ou de la calculatrice.
Mais cet outil représente aussi une opportunité. Le guide encourage d’ailleurs les établissements à en démocratiser l’accès afin qu’il « profite à tous », et non seulement à « un groupe restreint de spécialistes technophiles ». Selon la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, « il faut continuer à explorer son potentiel et à s’en servir prudemment comme levier pour favoriser la réussite éducative ».
PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE
La ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry
Cela pourrait cependant s’avérer difficile sans financement additionnel, prévient le président de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec, Benoit Lacoursière. Que ce soit la mise en œuvre de comités d’éthique ou de formations, « ça prend du temps et des ressources », note-t-il.
Plusieurs usages possibles
Le guide énumère plusieurs usages possibles de l’intelligence artificielle. Pour les enseignants : élaborer des questions d’examen ou structurer leur plan de cours, par exemple. Pour les directions d’établissement : optimiser des tâches administratives ou développer un agent conversationnel psychosocial destiné aux étudiants. Son utilisation est encouragée tant qu’elle demeure complémentaire ; elle ne peut pas se substituer au personnel.
Pour la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec, c’est l’aspect le plus important. « On estime qu’on a réussi à faire valoir les principes qui nous tiennent à cœur, notamment que l’être humain doit rester au cœur de l’enseignement supérieur », affirme Benoit Lacoursière, qui a participé aux discussions de l’instance de concertation.
Et les étudiants ?
Depuis deux ans, les enseignants rapportent une multiplication des cas de plagiat en lien avec l’intelligence artificielle. Difficiles à prouver, ils favorisent un climat de suspicion en classe. À cet égard, l’instance de concertation souligne qu’un travail de sensibilisation sur « l’importance de respecter l’intégrité intellectuelle à l’ère de l’IA s’avère essentiel, et ce, pour l’ensemble des membres de la communauté de [l’enseignement supérieur] ».
Devrait-on permettre aux étudiants d’utiliser l’intelligence artificielle dans leurs travaux académiques, comme on le recommande pour le corps professoral et les établissements ? Selon l’instance de concertation, la décision devrait revenir à chaque enseignant. « Un enseignant pourrait inscrire à son plan de cours les modalités selon lesquelles le recours à l’IA par les étudiants est permis ou non », note le guide.
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