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Un projet scientifique père-fils: l’IA pour mieux dépister l’Alzheimer
Ils conçoivent un modèle pour mieux dépister les maladies cognitives
Daphnée Dion-Viens - Journal de Québec
La science est une affaire de famille pour l’enseignant de cégep Christian Gourdeau et son fils Charles, qui ont mis au point un modèle d’intelligence artificielle permettant de mieux identifier les différents types de maladies cognitives comme l’Alzheimer, dont est atteint le père de Christian.
Christian Gourdeau, qui enseigne la physique au cégep Limoilou, avait déjà travaillé à la création de courbes cognitives pour les personnes âgées, inspirées de celles qu’on retrouve en pédiatrie pour suivre la croissance des enfants, en collaboration avec le médecin de famille Patrick Bernier et le neurologue Robert Laforce.
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Un modèle mathématique permet désormais de moduler les résultats obtenus à un test clinique reconnu, le MoCA, en fonction de l’âge et de la scolarité des patients, ce qui permet un suivi longitudinal plus précoce et potentiellement plus efficace, explique l’enseignant.
L’utilisation de ces courbes fait désormais partie du dossier électronique de nombreux patients, dont le père de M. Gourdeau, qui a reçu un diagnostic d’Alzheimer il y a trois ans, bien après que l’enseignant a commencé à travailler sur ce projet.
«J’ai accompagné mon père lorsqu’il a passé son test et ses résultats avaient été tracés sur mes courbes. Ça rend ça très concret, ça fait quelque chose», laisse-t-il tomber.
Une deuxième phase grâce à son fils
Depuis l’an dernier, l’enseignant travaille maintenant à la deuxième phase de ce projet, cette fois-ci en collaboration avec son fils de 18 ans, Charles, qui étudie en Sciences, informatique et mathématique au cégep Limoilou.
L’objectif est d’utiliser l’intelligence artificielle pour dépister différents types de maladies cognitives, à partir de résultats détaillés obtenus au même test cognitif.
«C’est un outil qui va aider le médecin» à orienter son patient plus rapidement vers des tests plus précis pour en arriver à un diagnostic, explique M. Bourdeau, qui affirme que ce projet n’aurait pu aller de l’avant sans son fils.
C’est lui qui a convaincu l’enseignant de relancer ce projet qu’il avait abandonné il y a quelques années, après avoir essuyé un refus de financement.