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Projet de loi limitant les étudiants étrangers : les cégeps mitigés sur la Côte-Nord

Les cégeps en région sont partagés entre confiance et inquiétude après que le gouvernement du Québec a indiqué vouloir limiter le nombre d'étudiants étrangers admis dans les établissements. Car sur la Côte-Nord, la survie de nombreux programmes dépend de ces étudiants d'outre-mer.

Alors que les cégépiens de la région vivent leur première semaine de la session d'automne, les directions sont préoccupées par la dernière annonce de la CAQ.

Le gouvernement Legault a annoncé des mesures, mardi, qui ont pour objectif de réduire le nombre de résidents non permanents sur le territoire de la province.

On va déposer un projet de loi pour se donner le pouvoir de limiter le nombre d'étudiants étrangers dans certains établissements où il y a eu des abus, entre autres, dans les dernières années, a mentionné en conférence de presse la ministre de l'Immigration, Christine Fréchette.

Or, si ce projet de loi mène à une diminution du nombre d'étudiants dans les cégeps de Baie-Comeau et de Sept-Îles, les conséquences pourraient être sérieuses, selon les directions.

À Sept-Îles, près d'une centaine d'étudiants étrangers sont inscrits cette année, dont 28 nouveaux admis.

La directrice des études du cégep, Marie-Ève Vaillancourt, dit avoir confiance. Le premier ministre s'est montré rassurant pour les cégeps de région. Pour nous, c'est important, l'accueil d'étudiants internationaux, ça nous permet de maintenir nos programmes en vie, et de garder un certain dynamisme dans la région.

Marie-Ève Vaillancourt est devant le cégep de Sept-Îles.

La directrice des études Marie-Ève Vaillancourt estime que les ministres sont à l'écoute des cégeps de la Côte-Nord.

Photo : Radio-Canada / Simon Lavictoire

À Baie-Comeau, ils sont 53 étudiants étrangers cette année, ce qui représente environ 25 % de la clientèle du cégep. Sa directrice, Manon Couturier, est pour sa part préoccupée.

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C'est super inquiétant, lance-t-elle, certains programmes seraient en très grand danger.

Selon elle, les cours en foresterie, en aménagement cynégétique et halieutique et en éducation à l'enfance sont autant de programmes populaires pour les jeunes venus d'Europe et d'Afrique, pour lesquels le besoin de main-d'œuvre est grand.

Les directions attendent de connaître plus de détails sur le projet de loi, qui doit encadrer les lieux où il y a de l'abus. Je présume que dans les cégeps en région, ce ne sera pas considéré comme de l’abus, commente Manon Couturier.

Manon Couturier parle au micro de son lutrin.

Manon Couturier espère que le gouvernement va considérer les avantages de trois années de cégep sur un nouvel arrivant en région. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Benoit Jobin

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21 août 2024