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Collège Montmorency

Un cours de philosophie se transporte en forêt

Photo: Photo fournie par le Collège Montmorency Au-delà de la déconnexion, l’aventure se voulait une leçon de persévérance, de discipline et de gestion de l’adversité.

Alex Fontaine - Le Devoir

Que ceux qui croyaient impossible de rassembler des cégépiens en forêt pour parler de philosophie, sans connexion Internet, se le tiennent pour dit : non seulement les jeunes en sont capables, mais ils en redemandent. Dans le cadre du nouveau cours « canot-philo », au mois d’août dernier, deux professeurs du collège Montmorency, à Laval, ont emmené une vingtaine d’étudiants au parc national du Mont-Tremblant pour quatre jours de sport et de réflexion. Retour sur une expérience peu banale.

L’horaire était réglé au quart de tour. Après le déjeuner, les étudiants devaient ramasser leur équipement et se rassembler pour philosopher durant une heure. Suivaient quatre heures de canot, l’installation au campement suivant, le souper et une autre heure de discussion.

« C’est sûr que c’est assez niché », reconnaît Geneviève Tétreault, l’enseignante d’éducation physique qui a eu l’idée de combiner le cours de canot-camping à celui de philosophie 102. Elle et son collègue, le professeur de philosophie Marc-André Caron-Mailhot, ont pratiquement recruté les étudiants un à un.

« On a beaucoup d’étudiants qui n’avaient jamais fait de camping », indique M. Caron-Mailhot. D’où l’importance des quelques jours de préparation précédant la sortie. La perspective de l’aventure en a convaincu plusieurs, tout comme la possibilité de terminer son cours d’éducation physique et le tiers de son cours de philosophie avant le début de la session d’automne.

Je n’avais vraiment pas pensé que cette sortie allait m’aider par rapport à ma santé mentale

— Harni Selvaradnam

« Je suis vraiment allée hors de ma zone de confort », admet Harni Selvaradnam, une étudiante dont c’était la première expérience en camping. « Avant la sortie, je travaillais à temps plein. J’avais une certaine pression à l’école, au travail et à la maison. […] Je n’avais vraiment pas pensé que cette sortie allait m’aider par rapport à ma santé mentale », confie-t-elle.

C’est cette pression du quotidien que voulait mettre en évidence le professeur de philosophie. Il voyait l’expérience comme « un pas de recul pour arriver à critiquer notre propre rythme de vie ». Les textes à lire et les discussions animées par l’enseignant s’articulaient notamment autour des thèmes de la nature, de la technologie et de l’ennui.

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13 novembre 2023