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Soutenir la réussite postsecondaire des étudiants ayant des troubles d'apprentissages

 

 Les difficultés émanent plutôt des étudiants qui ne sont pas connus du service et se découvrent un trouble d’apprentissage sur le tard, croit Émilie Lanthier, coordonnatrice au Service d’aide à l’intégration des étudiantes et étudiants au Cégep du Vieux Montréal (SAIDE). Photo: i: iStock

Perrine Larsimont
Collaboration spéciale - Le Devoir

Ce texte fait partie du cahier spécial Relève en recherche

Les élèves présentant un handicap se retrouvent de plus en plus nombreux à intégrer l’enseignement postsecondaire. De 2016 à 2021, le réseau collégial public a enregistré une augmentation d’inscriptions de 20 % selon les plus récentes données gouvernementales. Les universités ont, quant à elles, vu ce public augmenter de plus de 50 % au cours de la même période, selon l’Association québécoise interuniversitaire des conseillers aux étudiants en situation de handicap (AQICESH).

Parmi ces étudiants, plus de 65 % souffrent d’un ou de plusieurs troubles d’apprentissage (TA), en incluant les troubles du déficit de l’attention (TDA) qui sont également d’origine neurologique et leur sont concomitants. « Une personne dyslexique a une grande probabilité d’avoir un déficit de l’attention », souligne Lucille Doiron, directrice générale de l’Institut des troubles d’apprentissage.

Le repérage précoce, un avantage

Les TA, qui interfèrent avec l’acquisition des compétences en lecture, en écriture ou en mathématiques, sont de mieux en mieux pris en charge par les établissements primaires et secondaires, selon les professionnels du secteur. Les écoles sont par ailleurs tenues d’offrir des accommodements aux élèves en difficulté, notamment sous forme de soutien à la transition vers le collégial, et ce, sans obligation de diagnostic. « Cela augmente le taux de diplomation au secondaire, même si le parcours se réalise en sept ans. De ce fait, davantage d’élèves à besoins particuliers se retrouvent au cégep », indique Lucille Doiron.

Si ces étudiants sont plus nombreux à accéder à l’enseignement postsecondaire, y sont-ils bien préparés ? La question se pose au regard du taux de diplomation des cégépiens qui oscille autour de 63 % depuis 20 ans.

« Les étudiants qui se présentent à nous et ont bénéficié d’un plan d’intervention depuis qu’ils sont à l’école sont généralement 100 % autonomes […] ils se connaissent mieux », indique Émilie Lanthier, coordonnatrice au Service d’aide à l’intégration des étudiantes et étudiants au Cégep du Vieux Montréal (SAIDE).

Les difficultés émanent plutôt des étudiants qui ne sont pas connus du service et se découvrent un trouble d’apprentissage sur le tard, estime la coordonnatrice. « Ce sont souvent des élèves que le système de santé peine à accompagner parce qu’ils passent de l’enfance à l’âge adulte, sans médecin de famille et sans dépistage de quoi que ce soit. »

La pandémie a également laissé des traces, en plaçant les étudiants dans des conditions de travail plus flexibles que celles qu’ils ont retrouvées en présentiel. « On pouvait donner une semaine de délai pour remettre un travail que l’on demanderait aujourd’hui en 3 heures », indique Émilie Lanthier qui estime que ce décalage a mené à une recrudescence du nombre d’étudiants en situation de handicap au Cégep du Vieux Montréal. « Il y a eu un boum, ils sont passés d’environ 15 % avant la pandémie à près de 20 % ».

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21 octobre 2023