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Les hommes plus nombreux en technique d’éducation à l’enfance au Cégep de Sherbrooke

Radio-Canada - Julianne Gagnon

On observe une hausse des inscriptions masculines dans des domaines d'étude qui étaient autrefois presque strictement féminins, comme les techniques d'éducation à l'enfance. Au Cégep de Sherbrooke, cette augmentation est perçue de manière très positive par les enseignants et la direction.

Pour Hugo Seque, s’inscrire dans ce programme était tout à fait naturel.

Je n’ai pas tellement ressenti de peur ou de crainte d'être jugé, parce que ma famille m'a beaucoup encouragé à faire ça. Même mes amis trouvaient que ça allait parfaitement avec mon caractère, explique-t-il.

En arrivant en classe, il a tout de suite senti qu’il était le bienvenu parmi les autres étudiantes et quelques étudiants.

Il n'y a jamais vraiment les garçons mis de côté et les filles de l'autre. Quand je suis en classe, je ne ressens pas ça. Je vois que nous ne sommes pas nombreux [les hommes] et qu'il y a une différence, mais je ne ressens pas d'exclusion particulière, on n'est pas mis de côté, ajoute-t-il.

Pour ses collègues de classe masculins, même constat.

Je ne suis pas sorti du secondaire pour aller directement là-dedans, j'ai eu un petit parcours avant, mais oui, c'est vraiment le seul métier que j'ai su que je m'orienterais au bon endroit , mentionne Anthony Gagné.

Leur enseignant, Félix Morin, était éducateur dans un centre de la petite enfance (CPE) avant d'entamer une carrière en enseignement dans ce même domaine. Il y a quelques années seulement, la situation était bien différente pour les éducateurs, constate-t-il.

On a questionné mon orientation sexuelle, ce qui à l'époque, était plus normal. On faisait beaucoup de taquineries là-dessus. On sent qu'il y a moins de préjugés, j'en parlais justement avec certains étudiants qui eux, n'ont jamais eu des commentaires que moi j'ai eus quand je me suis inscrit. Je suis très heureux d'entendre ça, parce que peut-être que ça veut dire que tranquillement, c'est quelque chose qui tend à s'atténuer et qui va se normaliser , explique l'enseignant.

Felix Morin devant la porte du laboratoire Sapajou.

Félix Morin est enseignant depuis six ans au Cégep de Sherbrooke.

Photo : Radio-Canada / Julianne Gagnon

Bien que les méthodes d'enseignement restent les mêmes, la dynamique change dans les classes avec l'augmentation du nombre d'hommes.

L’enseignante Annie Bisson tient à inclure le plus possible les jeunes étudiants dans la classe.

Quand ils ont à travailler en petite équipe, je vais m'assurer par exemple qu'il va y avoir un garçon dans chaque petite dyade de travail. C'est des petites stratégies que l'on se donne pour que justement, les opinions et les façons de voir de chacun soient un peu partagées , souligne-t-elle.

Ailleurs dans la région, la technique d'éducation à l'enfance est offerte à Victoriaville et Drummondville. En 2021, six hommes se sont inscrits à Drummondville, comparé à un seul en 2019.