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Cours en ligne : l'expérience étudiante

Le 22 janvier 2021 - La première journée de cours à distance a quelque chose de déstabilisant. Il est étrange de se lever le matin, de s'habiller, de regarder par la fenêtre pour apercevoir un soleil radieux, et de se dire qu'on n'ira nulle part. Cependant, la première émotion est vite balayée par l'aspect pratique de la chose. Le temps passé à piétiner dans les transports en commun ou à grommeler dans les embouteillages disparaît complètement. On peut utiliser ces quelques heures de liberté en plus à sa guise, pour avancer dans des devoirs, des travaux personnels, ou ne serait-ce que pour dormir un peu plus longtemps, ce qui est, il faut l'avouer, fort appréciable. On obtient ainsi la sensation satisfaisante de continuer à bénéficier d'un enseignement de qualité, ainsi que d'un certain contact avec les professeurs, malgré les circonstances sanitaires difficiles. Le tout avec un minimum de risques pour sa santé et pour celle des autres.



Hélas, la technologie est rapide à dévoiler ses faiblesses. On ne va pas se mentir : parler à un écran, c'est autre chose que de sentir la présence enjouée de ses collègues de classe autour de soi, et autrement solitaire. Dans un environnement du quotidien, tel que le salon ou la chambre, la menace des distractions pèse lourd dans la balance, surtout lorsqu'il devient possible, d'un seul clic, de disparaître aux yeux du monde, ou de faire croire au professeur que l'on est attentif, alors qu'un film ou une série télé défile sous nos yeux. Travailler par soi-même requiert un niveau accru d'autodiscipline. Chaque étudiant, lors de ses cours à distance, prend conscience de sa responsabilité quant à sa réussite, mais aussi face à l'échec éventuel. Apprendre à distance favorise donc le développement d'une écoute efficace, attentive, d'une bonne autonomie et d'une solide organisation scolaire. Sans de tels outils, on se trouve vite découragé par les multiples problèmes techniques rencontrés inlassablement, toujours les mêmes : la mauvaise qualité du son et de l'image, l'instabilité d'une connexion Internet, les micros qui rendent l'âme au beau milieu d'une phrase. Difficile de quitter la chaleur des draps lorsque l'on sait qu'il est possible, et même facile, de rester au lit tout en écoutant blablater son professeur d'une oreille discrète, un écouteur sur deux dans les oreilles… Mais sans un petit effort de la part de tous, l'ambiance de classe, déjà fragilisée par l'aspect virtuel de la chose, disparaît tout à fait. Il faut du courage pour se lever, pour s'habiller, pour s'attabler à la table de sa cuisine et s'attaquer à une longue journée d'apprentissage.

Mais une fois l'inconfort du premier pas mis de côté, on trouve ses marques, plus ou moins rapidement. Alors on s'habitue à cette nouvelle formule encore un brin expérimentale, aux cours moins longs, qui permettent de faire quelques pas dans son appartement avant de passer à l'activité suivante, on explore chaque recoin de son intérieur, des marches du sous-sol à la buanderie, pour voir comment le mouvement dansé s'y adapte, on pousse les meubles contre les murs et on prend son mal en patience, avec une certaine gratitude. Apprendre à distance, et plus spécifiquement à l'aide de l'application Zoom, permet une communication instantanée et pratique avec les autres étudiants, via le chat. Par chance, Internet n'a pas encore fait disparaître l'entraide, et c'est autrement plus discret que de chuchoter en classe.

L'un des principaux avantages de cette formule de cours est qu'elle nous prépare au monde professionnel et académique de demain. Depuis plusieurs années, le virtuel connaît un essor fulgurant. Il n'est pas insensé d'imaginer qu'à l'avenir, de nombreuses formations continueront d'avoir lieu en ligne, que ce soit en partie ou en intégralité. Face à cette éventualité, nous avons la chance de pouvoir développer dès maintenant une éthique de travail efficace, dans un environnement sain et décontracté, tel celui que nous offre l'École de danse contemporaine de Montréal. 

- Mara Dupas, étudiante de deuxième année


Dans le cadre de la subvention du Ministère de la Culture et des Communications du Québec dédiée au rayonnement numérique, l'EDCM diffuse des témoignages de différents acteurs ayant fait l'expérience de la formation artistique en ligne ou ayant participé à son implantation. En savoir plus


Photo : Juliette Lafleur-Loughrey