Quatre établissements sensibilisent la population aux réalités des Premiers Peuples

L'Université de Sherbrooke, l'Université Bishop's, le Collège Champlain - Lennoxville et le Cégep de Sherbrooke invitent leurs communautés collégiales et universitaires ainsi que le grand public à prendre part du 26 au 30 septembre à une série d'activités de sensibilisation aux réalités actuelles et passées des Premiers Peuples et à participer à une grande marche commémorative à l'occasion de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation du 30 septembre (aussi appelée Journée du chandail orange).

La programmation d'activités débutera le 26 septembre par une conférence d'ouverture (en ligne), en présence de Suzie O'Bomsawin, directrice générale adjointe du Conseil des Abénakis d'Odanak. Conférences, panels, vidéo documentaire, ateliers de sensibilisation, cérémonies protocolaires, exposition, performances artistiques et autres initiatives se dérouleront toute la semaine sur les quatre campus sherbrookois.

Pour télécharger la programmation : https://prese.ca/projets/verite-reconciliation

Marche commémorative
La Semaine de la vérité et de la réconciliation culminera le vendredi 30 septembre par une grande marche commémorative annuelle organisée par l'Université Bishop's (Orange Shirt Day). Les communautés collégiales et universitaires sherbrookoises et le grand public (dont les écoles primaires et secondaires), sont invités à se rassembler entre 11 h 30 et 12 h, au centre du quadrilatère du campus de Bishop's (place surnommée le Quad, derrière le Pavillon McGreer) et à porter un chandail orange. Une cérémonie débutera à 12 h et le départ de la marche est prévu pour 13 h. Les participants sont invités à apporter leur lunch.

Pourquoi un chandail orange? La symbolique s'appuie sur l'histoire de Phyllis Webstad, une fillette autochtone arrachée à sa communauté en 1973 en Colombie-Britannique. Sa grand-mère lui avait offert une tenue orange pour sa rentrée scolaire. À son arrivée au pensionnat, tous ses biens, incluant cette tenue, lui ont été confisqués et détruits. Chaque année, la population canadienne est invitée à porter un vêtement orange le 30 septembre en mémoire des conséquences tragiques des pensionnats, des enfants disparus, des familles affectées et des survivants de ces établissements.

Enseignement supérieur et Premiers Peuples
Répondant aux appels à l'action 62 à 65 de la Commission de vérité et réconciliation du Canada (2016) et de la Commission Viens (2019), les collèges et universités se sont engagés à agir à différents niveaux :

• Recrutement d'étudiantes et d'étudiants des Premiers Peuples
• Soutien à la réussite et sécurisation culturelle
• Valorisation et promotion des langues et des cultures autochtones
• Développement de contenus pédagogiques historiques et culturels relatifs aux Premiers Peuples pour les curriculums académiques du primaire jusqu'à l'université
• Recherche scientifique pour et avec les Premiers Peuples

En Estrie, ce travail se fait en étroite collaboration avec diverses communautés autochtones, mais plus particulièrement avec la Nation W8banaki, gardienne du territoire ancestral du Ndakina.

Outils de sensibilisation aux enjeux autochtones
Le Pôle régional en enseignement supérieur de l'Estrie (PRESE) invite le grand public et les milieux scolaires à consulter son répertoire de références donnant accès à des milliers d'oeuvres et d'outils pédagogiques pour rehausser les connaissances par rapport aux enjeux vécus par les communautés des Premières Nations, Inuit et Métis. Le Centre national de vérité et réconciliation propose également plusieurs ressources aux milieux scolaires.

Citations

« Il y a de la place pour les savoirs autochtones dans toutes les disciplines scolaires. »
Suzie O'Bomsawin, Directrice générale adjointe, Conseil des Abénakis d'Odanak

« Je suis très heureuse de faire partie de cette collaboration inédite entre les établissements d'enseignement postsecondaire. Des relations se tissent et ouvrent de nouvelles voies. Nous démontrons concrètement qu'il est possible de respecter diverses perspectives et façons autochtones de voir et de savoir. Par des activités éducatives, les arts et l'action commémorative de la marche annuelle, nous espérons sensibiliser la population et honorer humblement les survivants des pensionnats, les personnes disparues et leurs familles. »
Vicky Boldo, Conseillère spéciale - Soutien aux étudiantes et étudiants autochtones, Université Bishop's

« La Semaine nationale de la vérité et de la réconciliation est importante et nécessaire pour sensibiliser nos communautés collégiales et universitaires. Participer à une collaboration aussi stimulante me donne de l'espoir
pour l'avenir. Dans ma vie, je tente de créer des impacts positifs pour les sept prochaines générations. Offrir ces événements éducatifs et des possibilités d'apprentissage est une façon pour moi d'y contribuer. Et vous, quelle sera votre contribution? »
Shawna Jerome, Coordonnatrice au Soutien aux étudiantes et étudiants autochtones, Université Bishop's

« Il est important de se souvenir des enfants victimes du système des pensionnats. Nous devons aussi honorer et soutenir les familles des survivants, dont la vie a été profondément bouleversée par cet horrible système. Nəwewítəhαtamən (je me souviens, langue Penobscot) Nous devons écouter. Nous devons apprendre. Nous devons cheminer humblement ensemble. »
Lois Dana, Conseillère à la vie étudiante - Affaires autochtones et interculturelles, Collège Champlain Lennoxville

« Sept générations ont été dévastées par les pensionnats autochtones. Il importe plus que jamais de s'engager avec humilité dans un chemin continu de décolonisation, afin de marcher ensemble vers un avenir plus juste pour les sept prochaines générations »
Patricia-Anne Blanchet, Conseillère en pédagogie autochtone, Faculté d'éducation, Université de Sherbrooke

« On constate un intérêt de plus en plus grand au sein de la communauté du Cégep de Sherbrooke pour les réalités des Premiers Peuples, comme le montre la formation en 2019 du Comité Wanaska formé d'étudiantes et d'étudiants et de membres du personnel. Cette première édition de la Semaine de la vérité et de la réconciliation répond sans contredit à un désir de la communauté de s'engager dans la reconnaissance d'une histoire qui a été trop longtemps ignorée. »
Mathieu Poulin-Lamarre, Enseignant en anthropologie, Cégep de Sherbrooke

Pôle régional en enseignement supérieur de l'Estrie