Nouvelles

Cégep de Sherbrooke

Strato-Science 2025 : des innovations scientifiques testées dans la stratosphère

Pour la première fois, un ballon stratosphérique lancé dans le cadre de la campagne scientifique Strato-Science de l’Agence spatiale canadienne (ASC) a emporté à son bord non pas un, mais bien deux instruments (charges utiles) développés par le Cégep de Sherbrooke, dont l’un en collaboration avec l’entreprise sherbrookoise SBQuantum. Le vol a eu lieu vendredi dernier à 21 h 46, depuis la base de Timmins, en Ontario.

Deux projets de recherche mis à l’épreuve dans un environnement semblable à l’espace  

Lancement du ballon stratosphérique portant à son bord les deux charges utiles développées par le Cégep de Sherbrooke. 

Ce sont les étudiantes Ève Proteau (Cégep de Sherbrooke) et Aminata Mbengue (Université de Sherbrooke) qui ont eu la chance de collaborer à la campagne sous la supervision des enseignants-chercheurs Charles Richard, Alex Mavrovic et Martin Aubé. 

20250822 142527000 iOS

Sur la photo, de gauche à droite : Alex Mavrovic, Martin Aubé, Charles Richard, Ève Proteau et Aminata Mbengue se tenant devant la nacelle de leur vol. 

Deux projets innovants signés Cégep de Sherbrooke  

Le Cégep de Sherbrooke fut le seul établissement collégial à prendre part à cette campagne, aux côtés d’universités et d’entreprises spécialisées en technologies spatiales. L’établissement n’en était pas à sa première expérience, ayant déjà participé à quatre campagnes de lancement de ballons stratosphériques, dont trois à Timmins et une en Suède. Cette édition se démarquait toutefois par l’envoi de deux charges utiles, plutôt qu’une seule. 

La nouvelle charge utile, intitulée FLeYe, a été développée dans le cadre d’un projet de recherche étudiant sous la direction des enseignants-chercheurs Martin Aubé et Alex Mavrovic. Elle consiste en un système de caméras permettant de cartographier la pollution lumineuse de la région survolée.  

1000053435

La charge utile FLeYe a été développée pour mesurer la pollution lumineuse anthropique.  

Ève Proteau, qui en est à sa dernière session en Sciences de la nature au Cégep, a notamment travaillé au développement du code qui permet l’analyse des données brutes prises par le système de caméra.     

La seconde charge utile, MaQFly, a mis en œuvre le magnétomètre quantique conçu par l’entreprise sherbrookoise SBQuantum afin de récolter des données sur le champ magnétique terrestre dans la région. Une expérience semblable avait déjà été réalisée en Suède l’an dernier par l’équipe de l’enseignant-chercheur Charles Richard, également chercheur principal au regroupement stratégique ReSCUE-STQ financé par le Fonds de recherche du Québec.   

20250822 142335000 iOS

L’enseignant-chercheur Charles Richard devant la charge utile MaQFly. 

Cette fois, la particularité du vol de Timmins résidait dans le pointage : la nacelle fixée au ballon stratosphérique avait été développée pour être orientée dans une direction précise. Les navigateurs de l’ASC et du Centre national d’études spatiales pouvaient ainsi contrôler sa rotation afin de suivre une cible particulière ou de la faire tourner à un rythme connu et contrôlé. Cet élément est crucial pour mieux corréler les données du magnétomètre avec la position de la nacelle par rapport à la Terre, et ainsi rendre le modèle d’analyse plus précis. 

20250825 134426513 iOS

La charge utile MaQFly a été développée pour mesurer le champ magnétique terrestre avec précision. 

Un vol écourté, mais riche en apprentissages 

Un problème technique est survenu lors de l’ascension, forçant l’interruption du vol avant d’atteindre l’altitude prévue. Malgré ces circonstances imprévues, les deux instruments ont pu remplir en partie leur rôle : FLeYe a capté des images lors de la montée et MaQFly a enregistré des données, qui devront maintenant être analysées pour valider leur utilisation.   

« Une expérience sur le terrain peut comporter des défis. Ce n’est pas un échec, mais un apprentissage pour tous; la science, c’est aussi ça. » 

– Charles Richard, enseignant-chercheur au département des Technologies du génie électrique du Cégep de Sherbrooke 

Une relève active sur le terrain 

Pour Ève Proteau et Aminara Mbengue, cette expérience fut une occasion unique de découvrir de près l’ampleur du travail qu’exige le lancement de ballons stratosphériques. 

En plus d’avoir eu la chance d’observer les différents acteurs des agences spatiales à l’œuvre, elles ont également eu un rôle concret à jouer : pendant que leurs enseignants étaient sur le tarmac au moment du décompte du lancement, elles ont veillé au bon fonctionnement des charges utiles en surveillant les programmes d’acquisition de données. 

Cette immersion au cœur d’un projet de recherche grandeur nature leur a permis d’acquérir des compétences précieuses, autant techniques que professionnelles, qui contribueront à leur parcours scientifique.  

Renforcer les collaborations internationales 

En plus de tester ses deux instruments dans la stratosphère, le Cégep de Sherbrooke a également profité de sa présence sur la base de Timmins pour resserrer ses liens avec des partenaires brésiliens. 

Déjà amorcés lors de la campagne en Suède l’an dernier, les échanges avec l’Université fédérale du Tocantins (UFT) et l’Agence spatiale brésilienne (AEB) progressent vers une entente bilatérale. Celle-ci vise à encourager la mobilité étudiante et enseignante, ainsi qu’à développer des projets conjoints autour des vols de ballons stratosphériques. 

IMG 20250821 WA0029

Les enseignants-chercheurs du Cégep de Sherbrooke en compagnie des scientifiques brésiliens. 

Les scientifiques brésiliens ont d’ailleurs confirmé que la construction de leur nouveau site de lancement, le Centre d’opérations avec ballons de la région amazonienne (COBRA), avance bien. Les premiers lancements y sont prévus entre la fin de l’année 2026 et le début de l’année 2027. Au-delà de l’infrastructure, le COBRA se veut un véritable pôle de science, de technologie et de formation, qui contribuera autant à la recherche internationale qu’à l’étude des changements climatiques et à la formation de la relève scientifique. 

Cette collaboration prometteuse ouvre la voie à de nouvelles occasions d’apprentissage et d’innovation, tout en renforçant la place du Cégep de Sherbrooke comme acteur de recherche reconnu sur la scène internationale. 

En savoir plus sur la recherche au Cégep

Source : 

Léa-Maude Roy, conseillère en communication 
Cégep de Sherbrooke 
Téléphone : 819-564-6350, poste 4268 
Cellulaire : 819 821-1381 
Lea-Maude.Roy@cegepsherbrooke.qc.ca  

Information : 

Charles Richard, enseignant-chercheur 
Cégep de Sherbrooke 
Charles.Richard@cegepsherbrooke.qc.ca  

3 septembre 2025