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Le premier roman de Sophie Lalonde-Roux remporte le Prix littéraire des collégiens
Par Sébastien Tanquay - Le Devoir - Québec
L’autrice Sophie Lalonde-Roux remporte le Prix littéraire des collégiens et des collégiennes avec son premier roman, Poudreuse. Le jury national formé par 63 étudiants a couronné le récit de cette dérive gaspésienne qui navigue entre itinérance et dépendance pour avoir su traiter « avec finesse les thèmes de la détresse et de la toxicomanie ».
Une plume nouvelle dans le paysage littéraire québécois, et féminine de surcroît, s’illustre encore cette année auprès du jeune lectorat. Sophie Lalonde-Roux raconte, dans Poudreuse, l’errance de Loup-Antoine, un vingtenaire poussé à la rue et mis devant sa réalité crue. Cette histoire en forme de plongée dans les marges de la société fait écho à La version qui n’intéresse personne d’Emmanuelle Pierrot, une œuvre campée dans l’anticonformisme d’une communauté au Yukon plébiscitée l’an dernier par le jury collégial.
« Je ne veux rien enlever aux autres prix littéraires, mais c’est mille fois plus touchant de savoir que mes mots ont réussi à toucher les jeunes », s’est réjouie l’autrice après l’annonce de son couronnement, vendredi, au Salon international du livre de Québec. « Les jeunes ont une façon tellement authentique de lire, c’est vraiment gratifiant de savoir que j’ai pu parler à leur belle sensibilité. »
« C’est un livre très touchant et accessible, a expliqué au Devoir Maria Alvear, du collège Montmorency, à propos de Poudreuse. C’est un roman plein de bienveillance qui développe beaucoup l’empathie et qui n’est jamais dans le jugement. C’est aussi un tour de force d’avoir su faire une histoire aussi courte, mais qui frappe autant. Il fallait parfois que je prenne des pauses dans ma lecture pour encaisser ce que je venais de lire. »
« Poudreuse aborde des sujets tabous et ce n’est pas tous les auteurs qui s’aventurent dans ces zones-là, plus sombres de la société », a souligné de son côté Emilie Rose, du cégep de Lévis.
« Moi, c’est le premier livre que j’ai lu parmi les cinq [en lice] et c’est demeuré mon préféré du début à la fin, a ajouté Océane Donato, du cégep régional de Lanaudière à Terrebonne. Je termine ma première année d’études en travail social et je pouvais reconnaître dans le roman plusieurs des réalités que nous abordons dans mes cours. Poudreuse met en lumière des problèmes sociaux très actuels et à mes yeux, c’est un livre qui a une très grande portée sociale. »
« Sans dire que je fais de la littérature engagée, c’est une fierté de faire résonner la voix [de] ceux et celles qui n’en ont pas », a expliqué Sophie Lalonde-Roux. Encouragée par la reconnaissance reçue vendredi, l’autrice de 27 ans, présentement étudiante en psychologie, entrouvre la porte à un second roman. Celle qui a commencé l’écriture de Poudreuse au début de sa vingtaine veut toutefois prendre à nouveau son temps, « sans la pression de publier un deuxième livre à tout prix ».