Hier, les ministres Miller et Boissonnault ont annoncé une série de réformes visant à réduire le nombre de résidentes et résidents temporaires au Canada, dont des réductions supplémentaires du nombre d’étudiantes et étudiants étrangers au pays et des changements aux critères d’admissibilité au permis de travail postdiplôme.
Les mesures annoncées maintiennent toutefois l’admissibilité des milliers d’étudiantes et étudiants étrangers qui se trouvent actuellement au Canada au permis de travail postdiplôme. Il s’agit d’une mesure juste, et Collèges et instituts Canada (CICan) y est favorable.
Le plafond annoncé pour 2025 et 2026 permet de préparer l’excellent système d’éducation postsecondaire public canadien pour les prochaines années et l’arrivée des nouvelles cohortes d’étudiantes et étudiants. Cette mesure d’une importance capitale permettra d’assurer l’intégrité du Programme en favorisant la collaboration entre les établissements et les provinces.
Malheureusement, les autres mesures annoncées causeront un tort considérable, tout particulièrement aux collectivités locales. CICan estime que plutôt que de privilégier une approche collaborative entre les établissements, les provinces, les territoires et les collectivités, le gouvernement fédéral a mis en place une politique contre-productive et universelle pour répondre aux besoins du marché du travail canadien.
La mission fondamentale des collèges et instituts du Canada est de répondre aux besoins des collectivités. Des chefs d’entreprise locale siègent aux conseils d’administration et aux comités consultatifs sur les programmes des établissements, les campus sont conçus pour favoriser l’atteinte des objectifs communautaires, et les dirigeantes et dirigeants du système d’éducation postsecondaire public travaillent en vue d’améliorer le bien-être de la population locale.
Les nouvelles mesures ne resserrent les critères d’admissibilité au permis de travail postdiplôme que pour les personnes poursuivant des études dans les collèges publics du Canada. Elles obligent ces derniers à harmoniser leur offre avec les cibles nationales en matière de main-d’œuvre. Il en résulte un écart important entre les besoins immédiats des marchés du travail locaux et les contributions essentielles que peuvent apporter les diplômées et diplômés étrangers de talent ayant suivi l’un des dix mille programmes collégiaux menant à l’obtention d’un diplôme ou d’un grade dans des domaines à forte demande. Et en harmonisant leur offre de programmes avec les besoins du marché du travail pour veiller à l’admissibilité des étudiantes et étudiants au permis de travail postdiplôme, les collèges ne seront essentiellement plus en mesure de prioriser les besoins de leurs collectivités.
Comme l’a indiqué le ministre Boissonnault, il y a des dizaines de milliers d’emplois vacants dans le secteur de la construction au Canada. En outre, celui-ci sera bientôt confronté à une vague de départs à la retraite puisqu’on prévoit que près de vingt pour cent des travailleuses et travailleurs de la construction au pays prendront leur retraite dans les dix prochaines années. Toutefois, aucune mesure n’a été annoncée pour renforcer les capacités des collèges à faciliter l’accès des étudiantes et étudiants étrangers à des programmes dans ce genre de domaine.
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