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Douche froide pour la piscine vétuste du cégep de La Pocatière
La piscine du cégep de La Pocatière, la seule piscine intérieure située entre Montmagny et Rivière-du-Loup, villes distantes de 130 kilomètres, menace de fermer définitivement ses portes en raison de sa vétusté et du manque de soutien financier gouvernemental à sa remise à neuf.
Texte de Sébastien Tanguay à Québec - Le Devoir
La population de La Pocatière et des environs, déjà privée de sa piscine intérieure depuis la fermeture provisoire décrétée au printemps 2023, risque désormais de la perdre pour de bon. Faute de moyens pour la rénover, la direction du cégep « se voit contrainte » de recommander sa condamnation définitive, indique-t-elle dans un communiqué.
C’est en septembre que le conseil d’administration doit statuer sur son sort.
« Le bassin est fini, déplore Marie-Claude Deschênes, la directrice générale du cégep de La Pocatière. Si j’ai un dégât d’eau, c’est toute la population étudiante que j’inonde ! »
La piscine, construite en 1961, a besoin d’une importante cure de jouvence pour poursuivre ses activités. Le Cégep avait déposé une première demande d’aide en 2021 — que le ministère de l’Enseignement supérieur (MES) a mis 21 mois à satisfaire, promettant une somme de 1,5 million de dollars en mars 2023.
Cette somme s’ajoutait aux quelque 4,3 millions de dollars reçus dans le cadre du Programme de soutien aux infrastructures sportives et récréatives scolaires et d’enseignement supérieur. Cette cagnotte, bonifiée par l’injection de 770 000 $ par le Cégep, devait couvrir l’ensemble des frais.
Or, des contraintes techniques et le contexte inflationniste hérité de la pandémie ont, depuis, compliqué le chantier et fait bondir sa facture, qui a doublé depuis les estimations initiales, datées de 2021, pour aujourd’hui se chiffrer à près de 12 millions de dollars.
« Plus nos analyses se raffinaient et plus les travaux devenaient coûteux, explique Marie-Claude Deschênes. Notre piscine est coincée entre deux étages, avec une bibliothèque au-dessus et des laboratoires en dessous. Toute la plomberie est à refaire, toute la mécanique et la machinerie sont aussi à déplacer. En plus, les murs comportent de l’amiante. »
Le 12 juillet, le Cégep a reçu une douche froide en apprenant que le gouvernement n’allait pas investir davantage dans la restauration de la piscine. « Les autorités nous ont plutôt invités à faire notre propre campagne de financement, explique la directrice générale. C’est une utopie d’espérer récolter 5 millions de dollars dans un petit comté comme le Kamouraska. D’autant plus que la population paie déjà pour utiliser une installation qui appartient au ministère : je me vois mal aller la quêter pour financer sa réfection. »
« Je me suis sentie flouée »
La directrice générale s’explique encore mal la décision du gouvernement et de son ministère de l’Enseignement supérieur.