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Tricherie et intelligence artificielle
L’éléphant dans la salle de cours
Des étudiants sont soupçonnés d’utiliser l’intelligence artificielle pour rédiger leurs travaux de session. Parfois même à l’insu de leurs coéquipiers. Faute d’outils pour détecter la triche, des professeurs reviennent aux bons vieux examens en classe… avec du papier et un crayon.
Ce qu’il faut savoir
Des étudiants copient-collent des textes pondus par l’intelligence artificielle dans leur travaux de session.
Devant le risque de plagiat, des professeurs revoient leurs méthodes d’évaluation, ramenant les examens en classe.
Certains s’inquiètent des conséquences à long terme de l’intelligence artificielle en éducation.
En près de 20 ans d’enseignement, Marianne Di Croce n’a jamais vu ça.
« Normalement, j’ai peut-être un cas de plagiat par année. Là, j’en vois chaque session », laisse tomber l’enseignante en philosophie au cégep de Saint-Jérôme.
Depuis un an, les cas de tricherie se sont multipliés dans ses groupes. Le coupable : l’intelligence artificielle générative.
L’automne dernier, j’ai donné un petit travail et sur 120 étudiants, je suis convaincue qu’il y en a près de 40 qui ont utilisé un outil d’intelligence artificielle.
Marianne Di Croce, enseignante en philosophie au cégep de Saint-Jérôme
Mme Di Croce n’est pas la seule. Des travaux qui semblent entièrement pondus par un robot conversationnel, David Joly en a vu à plus d’une reprise dans la dernière année.
L’enseignant en physique se souvient d’un cas particulier où un étudiant a remis un travail sur une planète qui n’existe pas… dans un système solaire qui n’existe pas.
« Ça n’avait pas de sens. Je lui ai demandé d’où il sortait ça et il n’était pas capable de me le dire », soutient celui qui enseigne au cégep de Joliette.