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Cégep de Granby - Premiers pas d’un nouveau réseau de lutte contre la désinformation

Article publié par La Voix de l'ESt  - Jérôme Savary

 

Les professeurs Jean-François Dubé et Mélissa Caron ont posé les fondations d’une communauté de lutte à la désinformation. Appuyés dans leur démarche par leurs élèves de leurs cours de philo et par d’autres profs du cégep de Granby, ils voient grand.

Tous deux croient fermement à la démocratie et à l’importance de la citoyenneté. Devant les vagues successives d’informations fausses ou non vérifiées qui pullulent sur les médias sociaux, ils ont commencé à créer une communauté dont le but est de départager le vrai du faux.

Ce projet ambitieux de «journalisme numérique collaboratif» s’inscrit dans une démarche citoyenne visant à éclairer le débat public, parallèlement à des objectifs éducatifs d’enseignement. Cinq professeurs de philosophie du cégep de Granby et 120 élèves ont déjà mis la main à cette pâte philo.


« Ce n’est pas normal qu’on veuille mettre les élèves dans une bulle. »

— Jean-François Dubé, professeur de philosophie


Si Socrate, Platon et consorts ne sont pas relégués aux oubliettes, c’est cependant à des tâches concrètes que les deux profs souhaitent d’abord voir les étudiants se frotter. «Ce n’est pas normal qu’on veuille mettre les élèves dans une bulle pour leur enseigner les rudiments de la philo, avant de les plonger dans le bain [du réel], assure M. Dubé. Les tâches [ancrées dans le réel] laissent des traces plus durables dans leurs apprentissages.»

De janvier à mai 2022, leurs élèves ont ainsi participé à la toute première session dédiée à «l’enseignement de la pensée critique par la création de contenus médiatiques fiables».

Alexis Cossette-Trudel passé au tordeur

Lors de ce premier exercice du genre, ils se sont fait les dents sur une vidéo d’Alexis Cossette-Trudel, youtubeur qui s’est fait connaître pendant la pandémie de Covid-19 comme un critique acerbe des mesures sanitaires, dénonçant régulièrement un complot qui serait ourdi par le gouvernement. Le groupe a décortiqué une de ses longues vidéos, seconde par seconde, vérifiant minutieusement chaque fait.

Pour repérer les fausses informations et s’approcher au maximum de la vérité, les professeurs ont mis à leur disposition une boîte à outils philosophiques.


« On a pu ainsi montrer aux étudiants que le contenu de la vidéo était de la foutaise. »

— Jean-François Dubé, professeur de philosophie


Ils se sont notamment basés sur des critères de rationalité incontournables en philosophie, afin de déterminer notamment si les arguments de la vidéo étaient pertinents et s’ils permettaient d’appuyer les conclusions tirées par M. Cossette-Trudel.

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