Les métiers et technologies à l’épreuve

Élise Prioleau, Portail du réseau collégial

Cet automne, Émile Robitaille entame sa troisième année dans la Technique de maintenance d’aéronefs de l’École nationale d’aérotechnique (ÉNA) du Cégep Édouard-Montpetit. Au printemps dernier, il s’est lancé le défi de participer aux Olympiades canadiennes des métiers et des technologies. C’est l’occasion pour plus de 550 étudiants issus de 40 métiers spécialisés et technologies de se perfectionner dans leurs domaines.

L’étudiant de 20 ans, originaire de la ville de Grand-Mère en Mauricie, se dit satisfait de son expérience. « La compétition m’a permis de rencontrer de nouvelles personnes dans l’industrie et de développer des habiletés nouvelles. Ça m’a permis, par exemple, de développer ma capacité de travailler sous pression, en situation de stress et avec une contrainte de temps. C’est une expérience qui pourrait me servir, si je choisis un jour de travailler dans l’aviation de transport où on doit travailler vite et bien », explique-t-il.

Pour se préparer aux épreuves, notamment en réparation de moteur, en inspection d’hélicoptère et en réparation structurelle d’avion, Émile Robitaille a été entraîné par Louis Deschênes, un enseignant de l’ÉNA. En prévision de sa participation au Mondial des métiers, il continuera son entraînement avec un expert canadien dans son domaine, Louis Anderson.

Enthousiaste, le jeune représentant de l’ÉNA a hâte de compétitionner à l’international. « Il va y avoir des professionnels de différents métiers et des étudiants de partout dans le monde. Ça va être beau de voir ça. C’est important de reconnaître le savoir-faire de tous les professionnels des métiers qui sont experts dans leur domaine. »

Du Cégep de Saint-Laurent

« Participer aux Olympiades des métiers et des technologies, ce n’était pas quelque chose que j’envisageais », confie Sergio Khoueiry, montréalais de 19 ans, diplômé en Techniques de génie mécanique au Cégep de Saint-Laurent. En 2023, son enseignant Jean-Christophe Lavoie lui a proposé de représenter son cégep aux Olympiades québécoises des métiers et des technologies à Québec. Ce qu’il a accepté. Aujourd’hui, double médaillé d’or aux olympiades provinciales et nationales, il se dit heureux de son expérience.

« Les olympiades c’est un accomplissement supplémentaire. C’était une belle expérience parce que j’ai eu la chance de me perfectionner dans mon métier. J’ai entre autres appris à me servir de nouveaux logiciels », relate le diplômé en génie mécanique.

Un perfectionnement qui a commencé bien avant la compétition, lors de son entraînement avec Jean-Christophe Lavoie, enseignant en génie mécanique au Cégep de Saint-Laurent. « Lors de la préparation, je demande à l’étudiant de me remettre certains travaux, que je vais recorriger de manière un peu plus sévère pour lui permettre de s’améliorer. On a fait entre autres des exercices d’ingénierie inversée et de modélisation », raconte-t-il.

« Lors de la préparation, je demande à l’étudiant de me remettre certains travaux, que je vais recorriger de manière un peu plus sévère pour lui permettre de s’améliorer. » Jean-Christophe Lavoie

Aux Olympiades canadiennes à Winnipeg, les étudiants en génie mécanique devaient réaliser une épreuve de conception de pièce par ordinateur, explique l’enseignant. « Il était demandé aux participants de concevoir un dispositif de contrôle pour fauteuil roulant. Ils devaient décider des formes du dispositif, imprimable en 3D. »

Selon Jean-Christophe Lavoie, les olympiades c’est un moteur de motivation pour tous les étudiants. « Quand ils voient que Sergio gagne aux Olympiades québécoises, et ensuite aux Olympiades canadiennes, ils se disent : “On est capable nous aussi de se dépasser” ».

Succès historique pour la délégation québécoise

Cette année aux Olympiades canadiennes, l’équipe québécoise a remporté un nombre record de médailles. Les 47 compétiteurs et compétitrices ont remporté 32 médailles dans 29 métiers. C’était l’une des trois meilleures performances de l’équipe québécoise depuis 30 ans, souligne Jean-Rock Gaudreault, de Compétences Québec, l’organisme responsable des olympiades au niveau provincial.

« On avait une très belle équipe. Nos jeunes sont formidables, pleins d’énergie, pleins de savoir-faire et optimistes. Une belle gang ! », relate-t-il.

« Les olympiades permettent de mettre en valeur les carrières passionnantes qu’on peut faire dans les métiers spécialisés. » Jean-Rock Gaudreault, de Compétences Québec.

À Lyon en 2024, ils seront 13 Québécois à faire partie de l’équipe canadienne, qui comptera 33 participants. Autant d’étudiants qui offriront aux générations d’aujourd’hui et de demain des modèles de réussite dans les métiers spécialisés manuels et technologiques.

Selon Jean-Rock Gaudreault, il y a de quoi être fiers de nos établissements d’enseignement et des étudiants qui s’y dépassent. « Les olympiades permettent de mettre en valeur les carrières passionnantes qu’on peut faire dans les métiers spécialisés. Quand les futurs étudiants vont rentrer dans leur école, ils vont voir les bannières des gagnants. Ils vont se dire : “J’étudie dans un établissement qui a une tradition d’excellence et qui a été marqué par des gens dynamiques” », affirme-t-il.

Les Olympiades des métiers existent depuis 1950 à travers le monde. Aujourd’hui, 80 pays ont adopté la formule, afin de promouvoir l’excellence dans les métiers manuels et technologiques.

Les deux médaillés feront partie de l’équipe canadienne au Mondial des métiers qui se tiendra en 2024 à Lyon en France.