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Que veulent savoir les étudiants internationaux ?
A beau questionner qui vient de loin
Les éventuels collégiens « internationaux » peuvent consulter en ligne nombre de contenus sur le Québec, sur un cégep, sur un programme. Mais qu’en est-il de leurs questions spécifiques ? Que demandent-ils sur le site cegepsquebec.ca, ces étudiants potentiels ?
Thérèse Lafleur, Portail du réseau collégial
Le site cegepsquebec.ca est consulté plus de 700 000 fois annuellement. « L’équipe répond à quelques 3 000 à 4 000 questions par année, explique Francis Brown Mastropaolo, directeur des Affaires internationales à la Fédération des cégeps. « Bien que cela paraisse beaucoup, il faut savoir qu’il y a environ 200 000 étudiants dans le réseau collégial. Parmi ces étudiants, 7 300 sont des étudiants internationaux, soit 3,5 % du corps étudiant. Ce n’est pas beaucoup. Mais c’est important de comprendre que cela représente une augmentation de 10 à 15 % par année (mises à part les années pandémiques pendant lesquelles le réseau a seulement maintenu le nombre d’étudiants internationaux). De 2017 à 2020, il y a eu une hausse soutenue de quelques milliers chaque année. »
Lancé par la Fédération en 2019, cegepsquebec.ca répond aux demandes. Il informe de ce qui est conforme, réaliste et réalisable selon la clarification demandée. Ainsi, un candidat étranger peut savoir si le cégep est pour lui ou non.
Les précisions demandées par les étudiants internationaux sur le site cegepsquebec.ca portent sur: le coût, le cégep, l’immigration et la reconnaissance du diplôme.
Combien ça coûte ?
Les étudiants internationaux vont chercher à savoir s’il y a des exemptions et combien coûte une année ou une technique dans un cégep. Bref, tout ce qui est relatif aux coûts et à l’aide financière. Avant d’aller plus loin, l’étudiant veut savoir comment s’organiser financièrement. Ils sont aussi informés des différents leviers financiers en lien avec leurs pays d’origine.
C’est quoi un cégep ?
Les questions posées sur le cégep visent à comprendre les catégories de formation, à distinguer le professionnel du technique. L’étudiant cherche la place du cégep dans le cheminement postsecondaire ainsi que les domaines dans lesquels il peut se former. Il veut aussi connaître le niveau de diplomation du collégial dans son cycle d’études supérieures.
Le site répond à quelques 3 000 à 4 000 consultations par année.
« Ce ne sont pas nécessairement les mêmes personnes qui posent les questions sur les coûts pour ensuite demander ce qu’est le cégep. Ce sont des publics différents », précise M. Mastropaolo.
Par exemple, un jeune Français qui sait déjà qu’il a une exemption ne posera pas de question sur les coûts. Il les connait. Cependant, il va poser des questions sur les formations. Un autre, issu d’un milieu très favorisé, n’aura pas ces questions sur les coûts si pour lui étudier aux États-Unis ou au Québec c’est du pareil au même. Il questionne directement à propos des formations possibles.
Pour d’autres, les coûts s’avèrent déterminants pour la suite. Bien que plusieurs ententes intergouvernementales ou programmes de bourse existent, ce n’est pas toujours facile de s’y retrouver. En effet, les programmes fonctionnent différemment, pour des pays différents, pour des secteurs différents. C’est là où ces étudiants internationaux veulent en savoir plus sur ce qui leur est accessible ou non.
Comment ça marche l’immigration ?
Les questions relatives à l’immigration sont aussi nombreuses que les personnes qui les posent sont différentes. Certains cherchent les coûts et des précisions sur l’immigration pour finalement s’informer sur l’obtention d’un permis d’études. Mais il y a aussi des immigrants au Québec dont les enfants arrivent au cégep. Par exemple, un immigrant qui n’est pas encore citoyen canadien mais qui est en résidence temporaire ou permanente. S’il a des enfants en âge de fréquenter le cégep, il veut savoir quoi faire pour que son enfant puisse étudier au cégep en étant considéré comme un étudiant « québécois ».
Pour d’autres qui sont déjà décidés à fréquenter le cégep, alors ils demandent quels sont les formulaires à compléter. Il y a aussi des personnes qui veulent juste venir au Canada, peu importe que ce soit en y étudiant ou en y travaillant.
Mon diplôme sera-t-il reconnu ?
Le quatrième groupe de demandes en ligne concerne la reconnaissance du diplôme. Si un étudiant international vient étudier au cégep, quelles portes s’ouvrent à lui s’il reste au Québec, demande-t-il. Quel est le taux d’insertion en emploi. Quelle adéquation y a-t-il entre la formation et l’emploi ?
Par ailleurs, un étudiant international peut se préoccuper de savoir si son DEC technique obtenu au Québec sera reconnu s’il retourne dans son pays d’origine. Bien sûr, il y a là un enjeu d’équivalences avec le pays. La Fédération travaille beaucoup la reconnaissance du DEC avec les autorités gouvernementales du Québec et des pays. Il est essentiel de bien faire comprendre ce palier d’enseignement supérieur propre au Québec.
Il y a aussi des personnes qui veulent juste venir au Canada, peu importe que ce soit en y étudiant ou en y travaillant.
Certains candidats adultes demandent s’ils doivent s’intéresser au DEC ou à l’AEC technique selon leur parcours. C’est alors qu’interviendra probablement la Reconnaissance des acquis et des compétences (RAC).
D’autres ont déjà une formation, il faut alors les orienter dans le réseau. Par exemple, des personnes détiennent une Licence (Baccalauréat) en informatique obtenue dans le cadre d’un parcours d’enseignement magistral axé sur la théorie ; elles veulent travailler. Ils veulent savoir alors quoi faire pour ajouter une approche plus appliquée à leur formation universitaire. En somme, comment faire pour passer de l’approche par objectifs à l’approche par compétences, rapidement et sans mettre à mal la qualité de leur diplôme.
La demande est là
La Foire aux questions disponible sur le site traite des sujets suscitant le plus d’intérêt. Les réponses aux questions posées sur cegepsquebec.ca visent à fournir suffisamment d’informations pertinentes pour qu’un candidat intéressé communique rapidement avec un cégep. C’est là que l’accroche se fait via le programme et l’historique de formation.
« Difficile de savoir ce qu’ils font après avoir consulté le site et posé leurs questions. Notre rôle c’est de faciliter le passage vers le cégep. Contrairement à un étudiant rencontré dans un Salon de recrutement à l’étranger pour lequel il est possible de suivre le profil d’admission, nous n'avons pas de données permettant de comparer le taux de conversion de quelqu’un qui nous trouve sur le web à quelqu’un d’autre qui devient un étudiant international dans un cégep », explique M. Mastropaolo.
Il est essentiel de bien faire comprendre ce palier d’enseignement supérieur propre au Québec.
La Direction des affaires internationales de la Fédération entend favoriser l’attraction des étudiants internationaux. « Notre but est de positionner l’offre de formation des cégeps à l’égard de la demande qui est là. En répondant aux questions, notre rôle est de faciliter l’arrimage avec les cégeps. Nous veillons au positionnement et à la notoriété des cégeps sur la scène internationale. C’est notre mandat. La suite relève de chaque établissement qui vise le recrutement d’étudiants internationaux et met en branle les moyens nécessaires pour les accueillir et les accompagner. »