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Le français utile
Pour mieux enseigner le français au collégial, pourquoi ne pas mettre toutes les disciplines dans le coup ? Au cégep Gérald-Godin, ils ont trouvé le truc.
Chronique de Jean-Benoît Nadeau -L'Actualité
Images sources / Getty Images ; montage : L’actualité
Comment améliorer la maîtrise du français au niveau collégial ? En faisant de la langue une compétence enseignée dans tous les cours.
Cette technique d’enseignement du français plutôt révolutionnaire a un nom : la « littératie disciplinaire ». Et elle semble assez efficace. Le cégep Gérald-Godin, dans l’ouest de l’île de Montréal, où on l’utilise depuis 2018 (parmi un éventail de mesures), a les meilleurs résultats à l’épreuve uniforme de français, avec un taux de réussite de 92,3 %. C’est neuf points de plus que la moyenne québécoise.
Le concept de littératie disciplinaire part du constat que ceux qui font des fautes ne sont pas nécessairement ignorants des règles, mais ne comprennent pas ce qui est attendu d’eux quand ils doivent écrire. Dans le désordre de leurs idées, la syntaxe, la grammaire et l’orthographe passent à la trappe. Pour contrer ce problème, le cégep Gérald-Godin a créé le Laboratoire de soutien en littératie (LabSEL), qui aide les professeurs à montrer aux étudiants comment prendre des notes, lire, raisonner, organiser leurs idées, écrire et se réviser dans leur discipline.
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J’en ai discuté avec la directrice du LabSEL, la linguiste Catherine Bélec. « Nous croyons que les étudiants écriront mieux le français s’ils acquièrent des réflexes de pensée dans chaque discipline. » En philosophie, il faut commencer par lire les textes de la bonne façon. En soins infirmiers, il s’agit d’abord de produire une note au dossier du patient.