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Infolettre Réseau Collégial / Nº 104 / 10 mai 2021



Infolettre Nº 104 10 mai 2021
        
Mot de l'équipe

En ouverture, l'Infolettre donne la parole à des étudiantes qui au cours des deux dernières années ont vécu des années de cégep inédites en faisant leurs études collégiales la majeure partie du temps hors les murs et sans vraiment profiter de tout ce qu'un cégep offre normalement. Elles témoignent de leurs déceptions et leur résilience.

Sous le thème Réinventons l'avenir, le congrès virtuel Connexion 2021 de Collèges et Instituts Canada (CICan) a exploré le futur de l'éducation postsecondaire. Un compte rendu de l'ampleur des changements en perspective.

Et pourquoi pas une bande dessinée pour favoriser un meilleur dialogue entre allochtones et Autochtones? C'est le défi relevé par le livre d'Emmanuelle Dufour du Collège Ahuntsic.

L'AQPC fête cette année son 40e anniversaire. Gérald Sigouin nous convie à reconnaître le rôle clé joué par l'association dans le développement du réseau collégial. Par ailleurs, Bernard Morin, son premier président, raconte le contexte et les obstacles qui ont entouré la naissance de l'organisme, il y de cela 40 ans.

Avec le lancement de son film, Donc Socrate est mortel, Alexandre Isabelle réalisateur et professeur au Cégep de Lévis, se questionne: «  Socrate peut-il encore vivre dans notre société? Est-il appelé à être condamné comme il l'a été en son temps? »

Comment rendre les cours plus amusants qu'ils n'en ont l'air? En adoptant une approche ludique et en en misant sur l'humour. Et c'est sérieux! Trois professeurs en témoignent et nous invitent à tenter le coup.

Les 16 projets collégiaux d'Expo-sciences en mettent plein la vue, à titre d'exemple : faire bouillir de l'eau à l'aide d'un vélo pour la rendre potable ou produire de l'électricité à partir du son…

Bonne lecture !

        
Dossiers
Faire son cégep en temps de pandémie

Mélodie Bergeron, étudiante dans le programme double DEC, Sciences humaines et Langues au Cégep Limoilou

Anaïs Drapeau-Letort, étudiante en Sciences, Lettres et Arts au Collège Maisonneuve

Sarah-Jeanne Tanguay, étudiante dans le programme en Sciences humaines, profil gestion entrepreneuriale au Cégep de Saint-Félicien

Par Marie Lacoursière et Alain Lallier

Des étudiants et étudiantes vont quitter bientôt le cégep après deux ans d'études et ils auront suivi la plupart de leurs cours pendant un an et demi en ligne, à la maison. Ces jeunes sont les premiers dans l'histoire des cégeps à vivre une telle situation. Qu'en retirent-ils? Nous avons interviewé trois étudiantes qui témoignent de leur expérience inédite. Voici les témoignages de Mélodie Bergeron du Cégep Limoilou, d'Anaïs Drapeau-Letort du Collège de Maisonneuve et de Sarah-Jeanne Tanguay du Cégep de Saint-Félicien.

Mélodie Bergeron termine à la fin du mois de mai son parcours de trois années d'études dans le programme de double DEC Sciences humaines et Langues au Cégep Limoilou. Elle a complété un an et demi en présentiel et un an et demi principalement en ligne. Elle est donc en mesure de comparer ce qu'ont vécu les étudiants et étudiantes avant et après le confinement de la mi-mars 2021.

L'aspect social fait la différence
Quand elle compare ces deux périodes, elle note que la grande différence entre les deux situations demeure l'aspect social. «  Je suis une personne très impliquée dans de mon cégep, explique-t-elle. Ce qui a eu le plus d'impact dans mon parcours demeure l'absence de socialisation en période de pandémie. J'avais l'habitude de me présenter au cégep et de participer à des activités dans le cadre du comité environnement. Cette implication a été freinée. Cependant, le fait que ce soit à distance m'a permis de m'impliquer différemment.

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Le futur de l'enseignement collégial, un avenir à réinventer

Denise Amyot, présidente-directrice générale, CICan

Gerd Leohnard, futuriste et humaniste, PDG de The Futures Agency

Ollivier Dyens, fondateur et co-directeur Building 21

Fabienne Goux-Baudiment, PDG proGective

Par Thérèse Lafleur

Sous le thème Réinventons l'avenir, le congrès virtuel Connexion 2021 de Collèges et Instituts Canada (CICan) a traité du futur de l'éducation postsecondaire. Du 26 au 28 avril, plus de 1500 délégués provenant de 22 pays ont abordé l'ampleur des changements en perspective.

La présidente-directrice générale de CICan, Denise Amyot, a lancé la réflexion lors de l'événement précongrès du 14 avril : « Comment réussir à naviguer cette fameuse pandémie? Toute une question. Nos collèges ont été plongés dans des eaux très incertaines. Forcés de convertir leur cours en ligne en quelques jours, ils ont dû affronter une myriade d'autres défis. La COVID-19 les a forcés à réimaginer leur manière de continuer d'offrir une expérience d'apprentissage à la fois engageante et holistique à leurs étudiants. Et bien que cela ait posé de nombreux défis aux établissements, il s'agissait également d'une occasion en or pour rompre avec ce que j'appellerais les vieilles habitudes et de créer de nouveaux modes d'apprentissage. Des modes novateurs et percutants qui tirent profit de la technologie. Les propos des conférenciers principaux, futurologues et prospectivistes, nous font réaliser que maintenant plus que jamais, il est essentiel de s'engager dans un dialogue collectif et sociétal pour changer de discours et agir maintenant et surtout ensemble. »

C'est donc une invitation à réorganiser le présent pour préparer l'avenir qu'ont proposé Gerd Leonhard de The Futures Agency, Ollivier Dyens de Building 21 et Fabienne Goux-Baudiment de proGective lors de ce congrès Connexion. Sommairement voici leurs propos.

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Une bande-dessinée pour penser la non-rencontre avec les peuples autochtones

Emanuelle Dufour est conseillère pédagogique au Collège Ahuntsic et autrice.

Prudence Hannis, directrice de l'Institution Kiuna, le seul établissement collégial par et pour les Premières Nations au Québec.

Par Élise Prioleau

Emanuelle Dufour est conseillère pédagogique Équité, diversité et inclusion au Collège Ahuntsic. Elle est l'autrice d'une bande dessinée sur le thème de la non-rencontre des peuples du territoire. Son livre part du constat de la méconnaissance de l'autre inscrite dans nos institutions. Au fil du récit, sa réflexion nous guide vers un dialogue entre autochtones et non-autochtones.

La bande dessinée C'est le Québec qui est né dans mon pays raconte le périple à travers lequel Emanuelle Dufour est allée à la rencontre des Premières Nations d'ici. « Dans le livre, j'explique mon parcours de rencontre avec les réalités des peuples autochtones, qui a débuté avec le constat de mon ignorance de l'histoire coloniale », relate-t-elle.

« Dès le début du livre, je trouvais ça important de contextualiser la personne qui raconte, c'est-à-dire une personne allochtone, blanche, qui a un parcours et des biais. J'avais commencé un chapitre pour me positionner par rapport au sujet. Finalement, c'est devenu une partie très importante de la bande-dessinée. J'ai voulu illustrer la dimension relationnelle de la non-rencontre », raconte-t-elle.

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L'AQPC, une hormone de croissance inespérée pour l'ensemble du réseau collégial

Par Alain Lallier

Entretien avec Gérald Sigouin

L'Association québécoise de pédagogie collégiale (AQPC) fête cette année son quarantième anniversaire de fondation. Au fil des ans, l'Association a animé de différentes manières le réseau des collèges. Pour souligner l'événement, le Portail s'est entretenu avec un acteur majeur dans l'histoire de l'AQPC : Gérald Sigouin. Il nous raconte comment l'Association a influencé le développement pédagogique du réseau des collèges.

Une idée audacieuse
Gérald Sigouin raconte : «  Dans le contexte des affrontements syndicaux et patronaux qui avaient lieu depuis la création des cégeps, l'idée de créer une association pédagogique était audacieuse. De plus, à l'époque ̶ nous sommes en 1981 ̶ pour un certain nombre d'employés des collèges, la pédagogie était perçue comme n'ayant ni contenu ni substance, donc d'un intérêt limité. Un travail de fond était à faire. Au début, nous n'étions pas pris très au sérieux par notre entourage ni par les directions des collèges, mais peu à peu, nous avons vite trouvé des alliés autant du côté patronal que du côté syndical et ministériel.  »

Au colloque de fondation de 1981, auquel participaient 17 personnes, Gérald Sigouin accepte de jouer le rôle de trésorier. À partir de 1986, il agit à titre de président du comité exécutif et finalement en tant que directeur général. Il prend en main le colloque annuel jusqu'à son départ en 2004. 23 années consacrées à la cause, rien de moins!

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Ils étaient 17 au départ, ils sont maintenant 1200

Par Alain Lallier

Entretien avec Bernard Morin, premier président de l'AQPC

Dans le cadre du 40e anniversaire de la création de l'Association québécoise de pédagogie collégiale (AQPC), revisiter le contexte de sa naissance devient comme un devoir de mémoire. Bernard Morin, le premier président de l'AQPC, nous sert de guide.

Dans un livre à paraître bientôt(1), Bernard Morin nous situe dans le temps :«  La scène se passe à l'hôtel motel Le Martinet, à La Pocatière, où sont réunis les membres de la Commission des conseillers en recherche et expérimentation (les CRE,comme on les désignait) de la Fédération des cégeps. Cette commission regroupait les porteurs du dossier de la recherche et de l'expérimentation pédagogique dans leur cégep respectif. Nous étions une trentaine, majoritairement des conseillers et des conseillères pédagogiques. C'est à cette occasion que furent jetées les bases de l'Association québécoise de pédagogie collégiale.  »

Une réaction viscérale
«  La Fédération, à son congrès de l'automne, allait modifier ses orientations et procéder à une importante restructuration qui entraînerait l'abolition des commissions composées principalement de conseillers et de conseillères (conseillers pédagogiques, aides pédagogiques individuels, conseillers à la vie étudiante) pour ne conserver que des commissions formées des directeurs de services (services pédagogiques, financiers, du personnel, des affaires étudiantes), à l'exception de celle de l'éducation des adultes. Dans les faits, elle se donne le statut d'une fédération patronale. Devant cette éventualité, nous avons décidé de nous saborder et de mettre fin, sur-le-champ, aux activités de notre commission. La déception et la frustration s'exprimaient sans retenue.  »

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Donc Socrate est mortel, un film sur la place de la pensée critique au cégep

Par Élise Prioleau

Réalisé par le professeur de philosophie Alexandre Isabelle, le court métrage Donc Socrate est mortel propose une réflexion sur les transformations récentes du métier d'enseignant. Le cégep est-il encore le lieu privilégié de la pensée critique? Est-il encore aujourd'hui un vecteur de transformation sociale?

En avril dernier, le court métrage d'Alexandre Isabelle a été présenté au festival Aspen Shortsfest au Colorado, un événement important dans le monde du 7e art. Le film raconte l'histoire d'une professeure de philosophie qui se fait questionner par la direction de son cégep à la suite d'une action militante posée contre un projet d'oléoduc. Un scénario qui pose la question du rôle des enseignants dans un monde en crise.

« L'idée du film part de constats sur les changements qui affectent aujourd'hui le métier d'enseignant », explique Alexandre Isabelle. Le réalisateur est inquiet pour la profession d'enseignant. Un métier qui se confronte aujourd'hui aux enjeux pressants du clientélisme en éducation et de la liberté académique. Le court métrage d'Alexandre Isabelle donne corps à ces enjeux actuels. Il invite à ouvrir un dialogue et une réflexion sur la mission fondamentale des cégeps.

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Injecter du plaisir et de l'humour dans les cours

Sharon Lauricella, professeure agrégée, Ontario TechUniversity

T. Keith Edmunds, professeur, Assiniboine Community College

Saul Bogatti, professeur, Cégep Garneau

Par Thérèse Lafleur

Comment rendre les cours plus amusants qu'ils n'en ont l'air? En adoptant une approche ludique et en en misant sur l'humour. Et c'est sérieux !

L'approche que proposent Sharon Lauricella, professeure agrégée en communication d'Ontario Tech University et T. Keith Edmunds, professeur d'administration de l'Assiniboine Community College se veut une introduction à la pratique de la « pédagogie ludique  ».

De son côté Saul Bogatti, professeur au Cégep Garneau, utilise l'incongruité de l'humour pour stimuler les apprentissages.

De tels contextes à la fois positifs et efficaces peuvent être source de motivation. Bref, donner envie d'apprendre.

Apprivoiser la pédagogie ludique

Lors du congrès Connexion 2021 de Collèges et Instituts Canada (CICan), les professeurs Sharon Lauricella et T. Keith Edmonds ont présenté leur approche de la pédagogie ludique avec une introduction inspirée de Star Wars. L'idée était lancée, un contexte académique traditionnellement sérieux peut aussi être ludique.En s'appuyant sur la recherche et en s'inspirant de leur pratique, ces professeurs identifient le jeu, le plaisir, l'entrain et l'humour comme des leviers d'apprentissage.

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16 projets collégiaux à la 61e édition d'Expo-sciences

Allison Engo, étudiante du Collège Marianopolis et récipiendaire du premier prix.

Nicolas Allard, étudiant en technique de génie mécanique au Cégep de Jonquière

Xavier Julien, étudiant en sciences de la nature au Cégep de Thetford

Par Élise Prioleau

La pandémie n'aura pas eu raison de l'Expo-sciences. Un événement qui était fort attendu par les 125 jeunes exposants issus du secondaire et du cégep. Des passionnés de sciences et de technologies, heureux de présenter au public leurs projets. Des projets en conception, en expérimentation ou en vulgarisation scientifique qui représentent chacun plus de 1000 heures de travail. Cette année, l'événement s'est tenu en ligne, du 22 au 25 avril.

On pouvait s'y attendre. Cette année, les sujets de l'heure ont été la pandémie et les enjeux environnementaux. Plusieurs se sont intéressé à l'ingénierie, l'informatique et la robotique, comme l'observe Marthe Poirier, directrice générale du Réseau Technosciences, qui organise l'événement.

Expo-sciences permet aux étudiants de développer un projet sur le sujet qui les passionne. « Ils partent d'un sujet d'actualité à partir duquel ils développent un projet. Par exemple, certains jeunes ont tenté de créer un traitement pour le Covid-19. Un autre a fait un projet pour développer un système de lancement de fusée en haute altitude », explique-t-elle.

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