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Rapport d’enquête Collège Dawson et Collège Vanier

Bernard Tremblay • Ex-président directeur général - Fédération des Cégeps

Après la lecture du rapport intitulé: Enquête administrative sur la gestion des situations impliquant des comportements pouvant raisonnablement faire craindre pour la sécurité physique ou psychologique des étudiants - Collèges Dawson et Vanier, je n’ai pas de mot pour dire tout le mal que j’en pense. C’est un rapport produit par une équipe du ministère à la suite d’une demande de la ministre. Il s’agit donc d’enquêteurs (anonymes), employés du ministère. Je vous invite tous à le lire. Clairement, leurs recommandations ne sont pas en lien avec l’objet du mandat. Et bien qu’ils soient obligés de confirmer que les cégeps en question ont bien agi, les enquêteurs cherchent évidemment une manière de justifier l’intrusion de la ministre dans la gestion des cégeps en question. À bien des égards, ils semblent ignorer la longue jurisprudence de la Cour suprême sur les accommodements raisonnables; ils n’ont clairement pas une connaissance de l’enseignement collégial et le concept de liberté académique est visiblement flou pour eux. Prétendre, par exemple, qu’une loi à cet égard serait préférable à une disposition négociée par les parties incluse dans les conventions collectives sans étayer ce propos est choquant! Imaginer que la gestion de la liberté académique ne comporte plus d’enjeux dans le monde universitaire simplement parce qu’on a adopté une loi est risible! Prétendre que les cégeps ne respectent pas la Loi sur la laïcité est aussi une affirmation grossière.

Finalement, le simple fait de lire en conclusion la phrase suivante: « L’enquête a permis d’établir des constats, mettant en évidence des enjeux pour lesquels des actions immédiates sont essentielles afin de préserver la sécurité physique ou psychologique des étudiants. Ces actions réduiront les zones de vulnérabilité, favoriseront la cohésion entre toutes les composantes des collèges, diminuant ainsi les sources de tensions» est suffisant pour discréditer ce rapport puisque rien n’est rapporté dans celui-ci pour confirmer cette affirmation. Yves De Repentigny, le vice-président de la FNEEQ a dit juste en déclarant que le mandat de l’enquête a été détourné pour « faire oublier l’ingérence de la ministre ». « Il devait répondre à des questions d’atteinte à la santé et sécurité des personnes étudiantes. Le rapport ne trouve rien. Les lois, les politiques, les règlements, les conventions, tout a été respecté ».

1er juillet 2025