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Près d’un étudiant du Québec sur deux risque de souffrir d’un épisode dépressif
Près d’un étudiant au cégep ou à l’université au Québec sur deux était à risque de présenter un épisode dépressif majeur, au moment d’une enquête effectuée à l’automne dernier. C’est ce que révèlent les résultats préliminaires de l’exercice, réalisé auprès de 32 790 personnes.
Photo: Marie-France Coallier Archives Le Devoir
L’Observatoire sur la santé mentale étudiante en enseignement supérieur a sondé des étudiants dans 77 établissements collégiaux et universitaires du Québec en novembre.
Par Florence Morin-Martel
Du 4 au 22 novembre 2024, l’Observatoire sur la santé mentale étudiante en enseignement supérieur a sondé des étudiants dans 77 établissements collégiaux et universitaires de la province. L’organisme en question est financé par Québec dans le cadre du Plan d’action sur la santé mentale étudiante en enseignement supérieur 2021-2026.
Le but de l’exercice était de dresser un portrait de la santé mentale des étudiants québécois et de déterminer les facteurs qui influent sur elle.
Selon les résultats préliminaires, plus de quatre étudiants sur dix étaient à risque de présenter un trouble d’anxiété généralisée au moment de l’enquête. Ce risque, tout comme celui d’être atteint d’un épisode dépressif majeur, est évalué en fonction de la fréquence des symptômes rapportés par les répondants.
Étant donné qu’il s’agit de résultats préliminaires, davantage d’analyses devront être faites pour expliquer à quoi ces taux élevés d’anxiété et de dépression sont dus, soutient Benjamin Gallais, codirecteur de l’Observatoire et responsable scientifique de l’enquête. Un rapport complet sera d’ailleurs publié à l’automne prochain.
M. Gallais rappelle toutefois que durant la pandémie de COVID-19, la proportion d’étudiants atteints d’un trouble d’anxiété généralisée ou d’un épisode de dépression majeure a bondi. « Or, ces taux ne se sont pas forcément réduits de manière significative depuis la crise sanitaire. »
Il formule donc l’hypothèse qu’à l’heure actuelle, les jeunes adultes vivent un « certain nombre d’épreuves ». Du lot, il mentionne le fait que la hausse du coût de la vie a pu causer de l’anxiété chez les étudiants.
« Quand on est aux études, on ne peut pas travailler à temps plein. Presque toutes les heures de travail réalisées pour amasser de l’argent servent carrément à pouvoir vivre », affirme-t-il.