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De campus anglophone controversé à nouveau pavillon pour le collège de Bois-de-Boulogne
Photo: Valérian Mazataud Le Devoir Le hall d'entrée du nouveau pavillon du Collège Bois-de-Boulogne, situé tout juste à côté d’une sortie du métro Henri Bourassa, à Montréal.
Zacharie Goudreault -Le Devoir
Un ancien campus montréalais controversé du cégep de la Gaspésie et des Îles qui accueillait uniquement des étudiants en anglais avant d’être mis en location dans les derniers mois a trouvé une nouvelle vocation, a appris Le Devoir. Le Collège de Bois-de-Boulogne en fera un pavillon destiné à accueillir, d’ici deux ans, quelque 1600 étudiants en santé et en francisation.
Situé sur le boulevard Henri-Bourassa, tout juste à côté de la station de métro du même nom, dans l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville, ce bâtiment d’apparence anonyme a accueilli pendant des années un campus proposant des attestations d’études collégiales offertes uniquement en anglais à des étudiants venus surtout d’Inde et de Chine. Il portait alors le nom de collège Matrix.
Cette situation avait soulevé en 2020 l’ire du Mouvement Québec français ainsi que de l’ancien ministre de l’Éducation, aujourd’hui responsable de la Langue française, Jean-François Roberge. Ce dernier avait alors réclamé que la langue de Molière soit plus promue entre les murs de cet établissement.
L’homme d’affaires ontarien Naveen Kolan, le fondateur de la compagnie détenant ce bâtiment, le Groupe Hermès, a pour sa part été arrêté par l’Unité permanente anticorruption en 2020 pour son rôle dans la mise en place d’un réseau de recrutement d’étudiants étrangers par des collèges privés au Québec.
Le collège Matrix a déménagé, il y a quelques mois, dans un autre bâtiment, détenu par la même entreprise, situé sur le boulevard Crémazie, dans l’arrondissement de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension. Le Cégep de la Gaspésie et des Îles a toutefois mis sur pause le recrutement de nouveaux étudiants dans ce bâtiment, a confirmé l’établissement au Devoir.
Une nouvelle vocation
Laissé ainsi vacant depuis le printemps dernier, ce bâtiment, toujours détenu par le Groupe Hermès, a été sélectionné dans les derniers mois par le Collège de Bois-de-Boulogne, qui a décidé de louer celui-ci pour 10 ans afin d’y aménager un nouveau pavillon.
Une annonce à ce sujet a été organisée lundi matin en présence notamment de la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry. Le Devoir a toutefois pu consulter les détails de cette annonce sous embargo.
Ainsi, ce bâtiment ouvrira progressivement à partir de l’hiver 2026 et sera entièrement occupé à l’automne 2027.
Il accueillera entre ses murs plus de 400 étudiants en francisation afin de répondre à une demande croissante à cet égard dans la province. Un étage du pavillon accueillera par ailleurs 1050 étudiants dans trois formations préuniversitaires, techniques et continues en soins infirmiers, tandis qu’une autre partie du bâtiment servira à former 150 étudiants dans des programmes de formation continue en administration.
