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Collège Ahuntsic

Repenser la persévérance avec les personnes étudiantes des Premiers Peuples 

: un projet inspirant  en partenariat entre le Collège Ahuntsic et Cap Campus – Université de Montréal

Un partenariat entre le Collège Ahuntsic et Cap Campus – Université de Montréal réunit les deux établissements autour du projet Repenser la persévérance avec les personnes étudiantes des Premiers Peuples : une proposition interordre pour apprendre à accueillir. Une immersion dans la communauté Eeyou-Cri de Oujé-Bougoumou s’est d’ailleurs tenue à la mi-janvier dans le cadre du projet. 

Les établissements postsecondaires font face à plusieurs défis dans l’accueil des personnes étudiantes des Premiers peuples : méconnaissance, difficulté à adapter les structures, manque de formation et de dialogues collectifs, compréhension parfois limitée de certains concepts et de leurs implications concrètes. 

Or, le projet permet de réunir les établissements postsecondaires de la grande région de Montréal et des personnes et organisations autochtones représentant les écoles secondaires des communautés. En se fondant sur l’enjeu de la persévérance scolaire, il propose une posture commune basée sur l’écoute des besoins et sur l’humilité culturelle afin d’apprendre à accueillir réellement les membres étudiants des Premiers Peuples sur les campus, dans un esprit d’inclusion et de transformation véritables pour favoriser l’accessibilité aux études supérieures et la rétention des jeunes des communautés autochtones. 

Depuis 2022, plusieurs rencontres se sont tenues au Collège Ahuntsic, à l’Université de Montréal, au Cégep John Abbott College et au Longhouse de Kahnawake. Elles ont permis de nourrir la communauté des collèges et des universités par des formes variées : témoignages, atelier sur le Protocole sur l’éducation des Autochtones, de Collèges et instituts Canada (CiCan), cercle de partage sur l’inclusion, réflexion sur la pédagogie de l’inconfort, avec l’organisme Mikana, présentation d’un rapport de recherche sur la réussite et exploration de la pédagogie land-based et des approches décoloniales. Une participation aux journées carrière des communautés de Manawan, Wemotaci et Opitciwan a également eu lieu.

En janvier, un groupe de 19 personnes a choisi de vivre l’expérience de manière plus concrète, en visitant la communauté autochtone de Eeyou-Cri de Oujé-Bougoumou pendant quelques jours. Les organisations suivantes y étaient représentées : Collège Ahuntsic, Université de Montréal, Cégep du Vieux-Montréal, UQAM, Cégep Gérald-Godin, Collège de Maisonneuve et Polytechnique Montréal. Les retombées de ce séjour sont nombreuses : une compréhension accrue des réalités des personnes étudiantes autochtones par l’écoute de leurs besoins, une prise de conscience de leur contexte, l’apprivoisement de l’inconfort en tant qu’individus engagés, le renforcement de l’humilité culturelle et le partage des défis liés aux résistances institutionnelles. Yvette Mollen, professeure au Département de linguistique et de traduction de l’Université de Montréal et membre du comité organisateur, explique l’importance d’une telle démarche.

« Il est important d’offrir un soutien aux personnes étudiantes issues des Premières Nations à leur arrivée dans un établissement postsecondaire à l’extérieur de leur communauté. Elles ont probablement visité la ville où elles iront, elles y ont peut-être séjourné, mais elles ne connaissent pas encore tout le fonctionnement de l’établissement, les attentes sont parfois plus élevées. Leur culture est différente, elles doivent pouvoir trouver leur place dans un environnement nouveau », explique-t-elle. 

Faire un séjour en territoire, c’est aussi pour faire vivre aux personnes intervenantes et enseignantes un dépaysement semblable à ce qu’un·e étudiant·e peut vivre à son arrivée en ville. Plusieurs d’entre elles ne connaissaient pas ou peu les nations autochtones du Québec. Yvette Mollen ajoute : « Souvent, on pense tout connaître, mais même s’il y a une bonne volonté, il subsiste des biais inconscients enracinés dans l’esprit des gens. C’est pour cela que des rencontres de ce genre sont nécessaires pour aider à la décolonisation ou, pourquoi pas, à l’autochtonisation. L’ouverture d’esprit est maintenant réalisée, mais il y a encore tant à faire. » 

L’équipe organisatrice du séjour, composée de Eliane Santschi, Julie Gauthier, Yvette Mollen, Gilbert Niquay et Martin Bacon, souhaite remercier chaleureusement les personnes et les organisations suivantes à Oujé-Bougoumou : · Caroline Longchap, pour la visite de la communauté et le partage offert; · Bentley Mianscum et Manon Richmond (et leurs invité·es), pour les enseignements, témoignages et accueil sur leur territoire; · Kellie Guercy Joseph, pour le partage expérientiel et les échanges; · 

L’Auberge Capissisit, pour l’hébergement et la nourriture; · Paula Menarick, pour l’artisanat; Et toutes les autres personnes de la communauté rencontrées lors du séjour. L’équipe remercie également le Pôle interordres de Montréal, pour son précieux appui financier, ainsi que le Collège Ahuntsic et l’Université de Montréal, pour leur engagement de longue date et leur soutien au projet. 

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Pour information : Sophie Beauregard Conseillère en communications Collège Ahuntsic 514 389-5921, poste 2741 Sophie.beauregard@collegeahuntsic.qc.ca www.collegeahuntsic.qc.ca

Montréal, le 3 février 2025