Nouvelles

Austérité dans les bibliothèques

Un tiroir-caisse à la place du coeur

Éditorial de Louise-Maude Rioux - Le Devoir

Il peut être difficile de suivre le gouvernement caquiste. En matière de lecture, on sait depuis longtemps où loge son coeur. Dès son arrivée au pouvoir, François Legault s’est fait un point d’honneur de multiplier les sorties médiatiques et les programmes destinés à mousser l’appétence littéraire des Québécois de tous les âges.

À raison, lire offre une puissante assurance contre la déprime nationale et l’étiolement de notre langue commune. Si le coeur du gouvernement Legault le sait, sa tête semble penser autrement ces jours-ci puisque les ministères sont appelés à fournir leur part d’efforts au nom de la « saine gestion des finances publiques ». C’est dans ces mots exacts que le ministère de l’Enseignement supérieur a justifié la baisse surprise des achats de livres et de documents imposée aux bibliothèques collégiales.

Le Devoir a minutieusement documenté l’effet domino que ce régime minceur a eu sur les étudiants et les professeurs, mais aussi sur toute la chaîne du livre : libraire, éditeur, écrivain. Il est dévastateur.

Comment ce gouvernement peut-il, en toute connaissance de cause, se résoudre à passer la hache dans un secteur aussi crucial à la fondation et à la cristallisation des habitudes culturelles et linguistiques de tous ces adultes en devenir ?

Au Québec, rappelons-le, un étudiant sur quatre échoue à son premier cours de français au cégep. L’heure n’est pas à l’homéopathie : c’est d’une dose de cheval que ces étudiants ont besoin pour améliorer leurs compétences en français et en littérature.

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5 décembre - Le Devoir