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L’orientation professionnelle pour réduire l’indécision et l’anxiété des cégépiens
Par Francis Milot-Lapointe et Yann Le Corff
Les auteurs sont professeurs au département d’orientation professionnelle de l’Université de Sherbrooke.
Le Devoir vous invite à nouveau sur les chemins de traverse de la vie universitaire. Une proposition à la fois savante et intime, à cueillir tout l’été comme une carte postale. Aujourd’hui, on s’intéresse à l’indécision vocationnelle des cégépiens.
Inaya est à sa deuxième session au cégep dans le programme de sciences nature. Bien qu’elle soit très investie dans ses études, ses résultats scolaires ne sont malheureusement pas à la hauteur de ses attentes et de celles de ses parents. Elle vit une remise en question profonde et angoissante de son désir de devenir médecin et de celui de ses parents.
Camille est en dernière année de sa technique en éducation spécialisée. Bien qu’elle aime son programme, son avenir professionnel la tourmente : devrait-elle commencer sa carrière comme éducatrice afin de pouvoir plus rapidement acheter une maison et fonder une famille ou devrait-elle plutôt s’inscrire à l’université pour poursuivre son rêve de devenir psychoéducatrice ?
William en est à son troisième programme depuis son entrée au collégial, il y a deux ans. Il ne voit pas le sens des cours qu’il suit, mais persévère tant bien que mal en accumulant les échecs dans ses cours. Tout comme ses parents, William est profondément inquiet quant à son avenir professionnel et doute qu’il trouve un jour une profession qui lui correspondra vraiment.
Inaya, Camille et William ont des questionnements différents, mais ont tout de même quelque chose en commun. Ces trois jeunes adultes souffrent d’indécision vocationnelle et de l’anxiété qui l’accompagne. Ils sont loin d’être seuls dans leur situation ; ce sont plus de la moitié des étudiants nouvellement admis au cégep qui sont indécis par rapport à leur avenir professionnel, selon les données du « Sondage provincial sur les étudiants des cégeps » réalisé en 2016.
S’il n’est pas étonnant que de nombreux cégépiens se sentent indécis au sujet des décisions complexes et importantes qu’ils ont à prendre, cet état n’est malheureusement pas sans conséquences pour eux. En plus d’avoir pour conséquence une augmentation de l’anxiété, l’indécision peut entraîner chez les jeunes adultes de nombreux changements de programme, une augmentation de la durée de leurs études ainsi qu’une baisse de leur motivation scolaire et de leur estime de soi lorsqu’elle se chronicise. Ainsi, grand nombre de cégépiens consultent une conseillère ou un conseiller d’orientation pour obtenir de l’aide dans leur prise de décision.