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Les besoins en entretien augmentent au Cégep de Rimouski

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Édouard Beaudoin - Radio-Canada -

Le manque à gagner pour remettre les cégeps de la province en bon état se creuse de plus en plus, et le Cégep de Rimouski n'y fait pas exception. Des données publiées en marge du budget provincial, déposé la semaine dernière, démontrent que l'état des institutions collégiales au Québec se dégrade, et la facture pour leur entretien continue d'augmenter.

Selon ces chiffres d'abord publiés par Le Devoir, le déficit de maintien des actifs des infrastructures a doublé en l'espace de trois ans pour le réseau collégial. Alors qu'il était évalué à 326 millions de dollars en 2021-2022, il a bondi à un peu plus de 700 millions pour 2024-2025.

Les données, qui figurent aux Plans annuels de gestion des investissements publics en infrastructure, montrent que le Cégep de Rimouski est la seconde institution collégiale où le déficit de maintien des actifs est le plus élevé au Québec.

Remettre l'ensemble des locaux en bon état nécessiterait des investissements de 51,2 millions de dollars pour 2024-2025 : une augmentation de 24,1 millions de dollars depuis 2021-2022.

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Des locaux désuets

La facture pour rénover les cégeps québécois continue de grimper, tout comme le nombre de locaux en mauvais ou très mauvais état. Québec vise à ce que 70 % du parc immobilier collégial soit en bon état (cote A, B ou C) d'ici mars 2026, alors qu'à peine 35 % des espaces le sont en 2024.

Les cégeps sont souvent dans des bâtiments vieillissants ou qui découlent par exemple des anciens collèges classiques ou même des collèges construits au début du 20e siècle, explique Sylvain Gaudreault, président du Regroupement des cégeps de régions.

Cégep Rimouski

Le bâtiment occupé par le Cégep de Rimouski a au-dessus de 100 ans. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Benoit Gagnon

La situation n'est guère reluisante au Cégep de Rimouski, où 63 % de ses espaces sont considérés comme en mauvais ou très mauvais état (cote D ou E), une augmentation de 22 points de pourcentage par rapport à 2021.

Nos cégeps sont en bonne qualité, relativise Sylvain Gaudreault, mais ça peut être, par exemple, de la plomberie, de la ventilation, des éléments de toiture qui font en sorte que c'est moins à jour.

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Le Cégep de Rimouski n'a pas répondu à nos demandes d'entrevue pour préciser l'état de la situation.

Un cercle vicieux en région

Même s'il assure que les cégeps ne vont pas s'effondrer, Sylvain Gaudreault déplore un manque de financement des infrastructures collégiales par le ministère de l'Enseignement supérieur, lequel a des impacts concrets, croit-il, sur la qualité de l'enseignement dispensé en classe, et bien plus.

Les cégeps en région, dans une ville, c'est un pôle important pour la communauté. C'est fréquenté pas juste par les étudiants, c'est fréquenté par l'ensemble de la population, renchérit-il.

Sylvain Gaudreault en entrevue.

Le président du Regroupement de cégeps de régions, Sylvain Gaudreault (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada

Ces investissements sont d'autant plus nécessaires, ajoute-t-il, pour attirer de nouveaux étudiants à s'inscrire dans des établissements en région. Si nous n'avons pas d'investissements pour mettre nos bâtiments à jour, on devient moins attractifs pour les étudiants, illustre M. Gaudreault, convaincu que cette situation pénalise les cégeps éloignés des grands centres, surtout qu'ils sont notamment financés en fonction du nombre d'étudiants inscrits.

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23 mars 2024