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COVID-19 -30 % des cégépiens se rendront sur leur campus

21 août 2020 - Enseignement en ligne ou « bimodal » : il y aura autant de rentrées cet automne qu'il y a de cégeps.

Article publié par La Presse + - Daphné Cameron La Presse

La rentrée sera à géométrie variable dans la métropole
 

21 août 2020 - Enseignement en ligne ou « bimodal » : il y aura autant de rentrées cet automne qu'il y a de cégeps. À Montréal, environ 30 % des 55 000 élèves mettront physiquement les pieds sur leur campus « à un moment ou un autre » durant leur semaine de cours, particulièrement dans les programmes de formation technique ou scientifique.

Voilà l'évaluation du Regroupement des cégeps de Montréal qui a présenté, jeudi, son plan pour la rentrée collégiale dans ses 12 établissements.

« Évidemment, le pourcentage varie en fonction de la nature de l'établissement et en fonction de la nature des programmes dispensés », a expliqué Nathalie Vallée, directrice générale du collège Ahuntsic et porte-parole du regroupement en point de presse.

Le gouvernement du Québec a indiqué à plusieurs reprises qu'il souhaitait la plus grande présence physique possible sur les campus, particulièrement pour les élèves de première année.

« Il faut bien constater qu'on est aux prises avec quelque chose qui est inédit et qui nous demande de [résoudre] la quadrature du cercle : assurer un maximum de présence sur tous nos campus tout en respectant les principes et les directives de santé publique. »

— Richard Filion, directeur général du collège Dawson

Pour appuyer ses propos, M. Filion a cité un rapport de la Santé publique qui indique que les phénomènes d'éclosion se produisent essentiellement à Montréal, dans la tranche d'âge des 18-34 ans qui vivent le long de la ligne orange, notamment en raison de la présence de bars dans cette zone géographique.

« C'est cette population-là qu'on va rencontrer dans nos établissements, alors il faut être extrêmement prudent pour ne pas franchir la ligne pour ne pas compromettre la santé et la sécurité des personnes, tout en essayant, autant que faire se peut, de leur donner une expérience réelle. »

Enseignement « hybride »

Les élèves qui auront à se rendre chaque semaine au cégep sont surtout ceux qui doivent avoir accès à des équipements comme les laboratoires pour les élèves de sciences ou du matériel audiovisuel pour ceux des programmes de cinéma.

Pour les programmes où il est plus facile de donner des cours en ligne, comme les sciences humaines, certains enseignants pourront choisir un enseignement « bimodal » ou « hybride ».

« C'est-à-dire que l'enseignant peut venir en classe donner son cours en présence de quelques étudiants en respectant les mesures de distanciation physique et avoir en même temps des étudiants à la maison », a précisé Mme Vallée.

Le Regroupement des cégeps de Montréal n'était pas en mesure de quantifier le pourcentage d'étudiants qui, de la première à la dernière journée du semestre, ne se présenteront pas une seule fois en classe.

« On aimerait bien vous dire : ??oeRegardez, l'affaire est ketchup et il n'y en a pas de problème”, mais comme c'est la première fois que l'on est dans cette situation-là, on doit naviguer souvent à vue et on navigue sur une mer qui est assez embrouillée. C'est assez difficile de voir au-delà du brouillard pour voir quel est l'horizon qui nous attend après. »

— Richard Filion, directeur général du collège Dawson

De son côté, Nathalie Vallée a admis que la situation n'était pas idéale. « On n'a pas de lunettes roses, on sait qu'on a tous hâte de revenir à une situation normale, on sait que le contact et la présence sont importants […] et bien entendu, on va faire en sorte que ces occasions-là se présentent », a-t-elle assuré.

Qu'en pensent les élèves ?

Alors que la rentrée est imminente, les cégeps doivent innover pour trouver des façons plus efficaces de communiquer avec les élèves, pense la Fédération étudiante collégiale du Québec. Beaucoup d'informations importantes restent toujours en suspens, déplore la présidente de l'association étudiante, Noémie Veilleux. Cette dernière est particulièrement préoccupée par l'intégration des nouveaux élèves. « Donc les personnes qui ont vu leur cinquième secondaire rapidement suspendu et qui doivent maintenant franchir l'écart entre le secondaire et le collégial sans nécessairement avoir accès au campus et aux ressources en présentiel », a-t-elle expliqué en entrevue avec La Presse. « C'est vraiment important de prêter attention à cette tranche de la population qui est particulièrement vulnérable et qui doit pouvoir créer un sentiment d'appartenance et un sentiment de sécurité. »