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Grève étudiante : des sessions ne pourront être terminées d'ici le 30 juin
Le 8 mai 2012- Radio-Canada - À la lumière des premiers votes rejetant l'entente de principe entre Québec et les associations étudiantes, certains cégeps doivent d'ores et déjà abandonner l'idée de terminer l'actuelle session d'hiver d'ici le 30 juin, affirme le président de la Fédération des cégeps, Jean Beauchesne.
« Ça devient incontournable à partir du moment où l'entente de principe n'a pas pu faire du chemin », a admis M. Beauchesne dans une entrevue accordée mardi matin au Réseau de l'information.
« On pourrait penser qu'avec les votes qu'on vient de constater hier qu'il y a une certaine cristallisation par rapport à la poursuite du boycott. » — Jean Beauchesne
« On peut bien faire de la gymnastique et utiliser tous les samedis d'ici le 30 juin, mais à un moment donné, ce n'est plus possible et on est arrivé là », ajoute le président de la Fédération des cégeps. « On va être déporté à l'automne ».
M. Beauchesne n'a pas nommé les cégeps qui seront touchés. « Vous avez juste à prendre les sept, huit premiers collèges dont les cours ont été suspendus et vous avez la réponse. C'est particulièrement sur l'île de Montréal », a-t-il dit.
Les cégeps qui sont en grève depuis le plus longtemps sont, dans l'ordre :
le Cégep du Vieux-Montréal (en grève depuis le 16 février);
le Collège de Valleyfield (20 février);
le Cégep de Saint-Laurent (20 février);
le Cégep Marie-Victorin (21 février);
le Collège de Maisonneuve (21 février);
le Cégep de Joliette (27 février);
le Cégep André Laurendeau (27 février);
le Cégep Édouard-Montpetit (1er mars);
le Cégep Lionel-Groulx (1er mars);
le Cégep de Rosemont (5 mars);
le Cégep de Saint-Jérôme (5 mars);
le Collège Ahuntsic (5 mars);
le Collège de Bois-de-Boulogne (7 mars).
Selon M. Beauchesne, deux éléments rendent le report de la session incontournable. « Il y a d'abord la valeur pédagogique d'avoir des journées de 9, 10 heures d'enseignement. Ce n'est pas possible pour les jeunes d'absorber tout ça. Et il y a aussi les contraintes physiques de locaux ou de disponibilité d'enseignants », indique-t-il.
Pas question toutefois d'annuler les sessions. « On a une obligation légale de faire des calendriers de 82 jours par session. Je vois mal comment on pourrait avoir, à cause de cette disposition-là, la possibilité d'annuler les sessions. Ce n'est pas dans notre champ de compétence », souligne M. Beauchesne.
Depuis que l'entente de principe a été conclue, de nombreuses d'associations représentant des étudiants de cégeps ou de facultés universitaires l'ont rejetée. Une seule, soit celle du Cégep de la Gaspésie et des Îles, l'a acceptée, mais elle n'était déjà plus en grève.
La ministre de l'Éducation du Québec, Line Beauchamp, a maintenu lundi que l'entente de principe est avantageuse pour les associations étudiantes, mais les fédérations étudiantes collégiale et universitaire du Québec (FECQ et FEUQ) lui demandent néanmoins de la clarifier.
« On a eu des contacts avec Québec pour faire le bilan des différents votes, et exprimer là où l'entente ne fait pas l'affaire des différentes associations étudiantes », a indiqué mardi matin le président de la FECQ, Léo Bureau-Blouin. « On attend aussi de voir aujourd'hui et demain pour voir de quelle façon les votes vont se prendre, pour ensuite se rasseoir peut-être à nouveau avec Québec ».
Selon la Coalition large de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE), plus de 167 500 étudiants québécois représentés par 171 associations étudiantes sont toujours en grève.