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Pâtes et papiers - Une école centenaire disparaît
Article publié par La Presse+ - Hélène Baril La Presse
8 février 2022 - Après presque 100 ans, une page de l'histoire économique du Québec se tourne. L'École de papeterie de Trois-Rivières, qui a vu le jour en 1923 pour doter la province d'une de ses premières industries importantes, a formé ses derniers techniciens.
Le programme, qui menait à un diplôme d'études collégiales, est abandonné par le cégep de Trois-Rivières, qui a décerné en mai dernier ses diplômes à une poignée de finissants.
Pour la ville qui s'est longtemps considérée comme la capitale mondiale des pâtes et papiers, la fin de ce programme créé sur mesure pour l'industrie est certainement un signe des temps. Le secteur des pâtes et papiers a fortement décliné au cours des dernières années, et le site d'une des principales usines de Trois-Rivières accueille maintenant un musée consacré à l'industrie.
Mais la raison pour laquelle le programme de formation technique au cégep de Trois-Rivières a pris fin, c'est parce qu'il devenait de plus en plus difficile de recruter des élèves, explique Nathalie Cauchon, directrice des études de l'établissement scolaire.
« Malgré tous nos efforts, on avait très peu d'étudiants », explique-t-elle lors d'un entretien avec La Presse.
Pour tenter de séduire un plus grand nombre de jeunes, le programme avait évolué pour tenir compte des nouveaux besoins de l'industrie en matière de technologies vertes. Il avait changé son nom, Technologies papetières, pour Écodéveloppement et bioproduits. « Mais on n'a pas eu plus de succès », dit Nathalie Cauchon.
Selon elle, toutes les formations techniques sont plus ou moins victimes de la désaffection des jeunes, pas seulement celle destinée au secteur des pâtes et papiers.
« On a une génération moins intéressée par ce genre de métiers. »
— Nathalie Cauchon
Le fait que l'industrie papetière ait périclité n'a évidemment pas facilité le recrutement, convient-elle. « Je reconnais qu'il y a moins de besoins », dit-elle.
En fait, l'industrie des pâtes et papiers souffre de la rareté de la main-d'oeuvre, selon le PDG de Produits forestiers Résolu, Rémi Lalonde. « Les mécaniciens et les électriciens, en particulier, sont difficiles à trouver », précise-t-il.