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Une demande concertée pour l’ouverture de quatre nouveaux programmes en Outaouais
Par Élise Prioleau
(crédit : Cégep de l'Outaouais)
En février dernier, le Cégep de l’Outaouais a déposé une demande d’autorisation au ministère de l’Enseignement supérieur pour ouvrir quatre nouveaux programmes. Une demande concertée, appuyée notamment par le CISSS de l’Outaouais et la Ville de Gatineau. Un investissement total de 22 millions $, qui comprend aussi l’agrandissement des installations et la construction de résidences.
En Outaouais, la pénurie de main-d’œuvre y est, comme ailleurs, criante. Dans les prochaines années, le besoin de recrutement dans les domaines de la santé et des services sociaux augmentera considérablement avec la construction d’un nouveau centre hospitalier. « 63 % des postes actuels en radiodiagnostic ne sont pas comblés. Pour les patients, les délais d’attente sont continuellement à la hausse. Aujourd’hui, le besoin de main-d’œuvre dans ce domaine a été reconnu par le CISSS de l’Outaouais ainsi que par le ministère de la Santé et des Services sociaux», évoque Steve Brabant, directeur général du cégep de l’Outaouais.
Appuyé par différents acteurs de la région, dont le CISSS, la Ville de Gatineau et l’Université du Québec en Outaouais, le cégep a demandé l’autorisation d’ouvrir quatre programmes d’études : Technologie de radiodiagnostic, Techniques de physiothérapie, Techniques de gestion et d'intervention en loisir et Techniques de travail social.
À lui seul, le programme de radiodiagnostic représente un investissement de 12 millions $, étant donné le coût des installations requises. C’est pourquoi le CISSS de l’Outaouais et le cégep planifient la construction d’une clinique-école, accessible le jour aux étudiants, et le soir, aux employés des services de santé, afin de maximiser l’utilisation des équipements.
Steve Brabant, directeur général du cégep de l’Outaouais. (crédit : cégep de l'Outaouais)
Steve Brabant est confiant quant à la réponse du gouvernement, malgré les trois refus essuyés dans le passé pour le programme de radiodiagnostic. « Le besoin est plus grand que jamais et la concertation entre tous les acteurs de la région est elle aussi plus grande que jamais », souligne-t-il.
Bonifier les infrastructures du cégep
Les quatre nouveaux programmes convoités par le cégep pourraient attirer 100 étudiants supplémentaires. Une augmentation d’étudiant qui devra s’accompagner d’un agrandissement des installations. D’autant plus que le cégep attend 500 à 700 étudiants supplémentaires d’ici 2030, étant donné la croissance démographique des dernières années, plus marquée en Outaouais qu’ailleurs au Québec. C’est pourquoi le cégep a cogné à la porte du gouvernement aussi en vue de bonifier ses installations et faire des agrandissements.
« On demande de remplacer des classes modulaires qui se trouvent à l’arrière de notre campus Gabrielle Roy et qui arrivent à leur fin de vie. Nous aimerions également ajouter un quatrième étage à notre campus Félix Leclerc. On espère que la région de l’Outaouais sera priorisée dans le plan quinquennal des infrastructures du gouvernement du Québec », espère M. Brabant.
Contrer l’exode vers l’Ontario
Les projets d’acquisition de programmes et de renouvellement des installations visent aussi à rapatrier les étudiants québécois qui ont préféré traverser le pont pour aller étudier en Ontario.
« Les établissements de la région d’Ottawa offrent des programmes que nous n’avons pas et attirent des étudiants de la région de l’Outaouais qui vont étudier en Ontario, et éventuellement y vivre. On parle d’un exode de 2 000 étudiants par année, et qui s’intensifie parce que nous n’offrons pas tous les programmes qui intéressent les jeunes de la région, ce qui accentue la pénurie de main-d’œuvre », déplore M. Brabant.
Un collège de 7 000 étudiants à terme
En additionnant le surplus d’étudiants dû à la croissance démographique, à l’ajout éventuel de quatre nouveaux programmes convoités et au recrutement parmi ceux et celles qui pourraient être tentés d’aller étudier en Ontario, le cégep de l’Outaouais vise à terme une augmentation de sa clientèle de 2 000 étudiants, pour un total de 7 000 étudiants.
Des résidences pour les étudiants
Étant un des seuls établissements collégiaux à ne pas offrir de résidence à ses étudiants, le cégep a également sollicité le gouvernement pour le financement de la construction de résidences. « Nous avons définitivement besoin du soutien du gouvernement dans ce dossier. Répondre aux besoins de logements de nos étudiants est une partie de la solution pour prévenir leur exode vers l’Ontario ou d’autres régions », reconnaît Steve Brabant, et de conclure : « Ultimement, la demande de programme et d’aide pour les infrastructures, c’est une question d’accessibilité aux études et de vitalité pour la région. Nous souhaitons contribuer à enrichir le capital humain et soutenir le développement socio-économique de l’Outaouais. »