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Budget 2025

Le Regroupement des cégeps reste sur sa faim

Par Solveig Beaupuy, Le Quotidien

27 mars 2025

«On n’a rien appris de nouveau, sauf que les sommes annoncées n’étaient pas suffisantes pour couvrir les besoins en infrastructures des cégeps», indique Sylvain Gaudreault. (Jeannot Levesque/Archives Le Quotidien)

Le président du Regroupement des cégeps de région (RCR), Sylvain Gaudreault, trouve que la somme de 525 millions accordée sur dix ans aux cégeps est nettement insuffisante pour couvrir l’entretien des infrastructures vieillissantes.

Celui qui est aussi directeur général du Cégep de Jonquière s’est rendu à Québec mardi en compagnie de la directrice générale du Cégep de Baie-Comeau pour assister au huis clos et au dépôt du budget, à titre de représentants du regroupement des cégeps.

«On n’a rien appris de nouveau, sauf que les sommes annoncées n’étaient pas suffisantes pour couvrir les besoins en infrastructures des cégeps», a-t-il déclaré en entrevue avec Le Quotidien.



Le Cégep de Jonquière nécessitait, en 2024, un investissement de 26,4 millions pour entretenir convenablement ses installations vieillissantes.

Le Cégep de Jonquière nécessitait, en 2024, un investissement de 26,4 millions pour entretenir convenablement ses installations vieillissantes. (Sophie Lavoie/Archives Le Quotidien)

Le RCR demandait un investissement immédiat de 600 millions, qu’il aurait pu échelonner lui-même sur plusieurs mois par la suite. Mais c’est plutôt une somme de 525 millions étalée sur les dix prochaines années que le gouvernement a accordées, ce qui n’est pas assez pour combler le déficit du maintien des actifs (DMA).

L’année dernière, les Plans annuels de gestion des investissements publics en infrastructures 2024-2025 du Gouvernement du Québec démontraient que les cégeps de Saguenay manquaient grandement d’entretien et les rénovations se chiffraient à coups de millions de dollars.

Le Cégep de Chicoutimi se classait au 3e rang des cégeps de la province accumulant le plus grand déficit de maintien de ses actifs, et aurait eu besoin, à l’époque, d’investir près de 50,8 millions pour contrer la vétusté de ses installations. Quant au Cégep de Jonquière, il se classait au 8e rang et nécessitait un investissement de 26,4 millions.

«Il faut absolument intervenir maintenant, sinon, on va payer plus cher plus tard.»

—  Sylvain Gaudreault, président du Regroupement des cégeps de région et directeur général du Cégep de Jonquière.

Pas encore critique

«Le déficit de maintien des actifs est élevé, mais pas critique encore, puisqu’on est encore capable de recevoir les étudiants. On n’est pas rendu au stade du Cégep de Saint-Laurent qui a dû fermer un pavillon qui menaçait de s’effondrer. Mais il ne faut pas laisser les choses dépérir», croit Sylvain Gaudreault.


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Le Cégep de Jonquière, par exemple, a un enjeu avec l’entretien de sa résidence étudiante. L’établissement doit aussi remplacer ses fenêtres en raison de fuite d’air, ce qui lui permettrait également de faire des économies d’énergie.

«Pour un enseignement de qualité, il faut des infrastructures de qualité. C’est un élément important pour la réussite des étudiants», soutient le directeur général.

Saguenay, 27 mars 2025