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De plus en plus de campus collégiaux satellites

Zacharie Gaudreault - Le Devoir

Le nombre de campus satellites dans le réseau collégial public du Québec a augmenté de 29 % dans la dernière décennie, selon une recension du Devoir. Un étalement qui a permis de faciliter l’accès aux études supérieures dans plusieurs régions, mais dont l’encadrement soulève des préoccupations.

En 1984, on comptait 6 campus satellites au Québec, parmi lesquels Le Devoir a inclus les centres d’études collégiales (CEC) et les campus secondaires, qui permettent à des cégeps d’étendre leur présence sur le territoire québécois. Ce nombre a depuis augmenté de façon constante, avant de s’accélérer dans la dernière décennie. On compte ainsi aujourd’hui 27 campus satellites au sein du réseau collégial public, et 11 parmi les collèges privés subventionnés.

Parmi ces campus satellites, on compte par exemple celui que le Cégep de la Gaspésie et des Îles a ouvert en 2019 à Montréal, qui compte déjà de nombreux cégeps, ainsi que celui inauguré la même année par le Cégep de Valleyfield à Saint-Constant, en banlieue sud de la métropole. D’autres sont pour leur part situés plus loin des grands centres. C’est le cas notamment du campus de Lac-Mégantic, associé au Cégep Beauce-Appalaches, ou encore au CEC de Saint-Zénon, inauguré cette année par le Cégep régional de Lanaudière.

Or, malgré ces avancées, « quand on regarde la carte du Québec, on remarque qu’il y a des trous, il y a des zones qui sont moins bien desservies » que d’autres en cégeps, relève l’économiste Pierre Langlois. Ce dernier avait publié une étude l’été dernier pour le compte de la Fondation pour l’alphabétisation dans laquelle il avait recensé 39 municipalités régionales de comté (MRC) « dont l’offre collégiale se situe à plus de 20 kilomètres du territoire ». Il avait alors constaté que la « quasi-totalité » d’entre elles affichaient un profil scolaire « plus faible » que les MRC voisines disposant d’un cégep ou d’un campus satellite sur leur territoire.

« Ça a un impact sur le parcours scolaire et donc sur la littératie » des jeunes des MRC où les études collégiales sont moins accessibles, puisqu’ils sont alors moins nombreux à obtenir un diplôme postsecondaire, poursuit l’économiste.

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6 août 2024