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Budget du Québec 2011 - Hausses de 75 % des frais de scolarité

« Les étudiants répliqueront à cette attaque du gouvernement Charest » ( La FECQ et la FEUQ)

QUÉBEC, le 17 mars /CNW Telbec/ - La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) et la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) ne laisseront jamais passer la hausse de 1625 $ des frais de scolarité, soit 75 %, proposée par Raymond Bachand dans le Budget 2011. 

« Nous n'accepterons jamais une hausse des frais de scolarité. C'est non seulement une attaque envers les étudiants, mais c'est une attaque envers l'avenir du Québec et les défis qu'il devra relever », décrie Louis-Philippe Savoie, président de la FEUQ. « Ce que Jean Lessage a bâti en ce qui a trait à l'accessibilité aux études, Jean Charest le détruit. Cette hausse ne passera pas ! », promet Léo Bureau-Blouin, président de la FECQ.

En effet, en augmentant les frais de scolarité de 15 % par année, pendant 5 ans à partir 2012, le gouvernement impose une hausse plus de trois fois celle qui est déjà en vigueur. La nouvelle hausse portera la facture étudiante totale (frais de scolarité, frais afférents et matériel scolaire), en 2016-17, à près de 4700 $, selon les calculs de la FEUQ. Jamais les étudiants universitaires québécois n'auront payé autant pour une année d'université. Rappelons que les étudiants auront déjà encaissé une hausse de 500 $, soit 30 %, depuis 2007. Ainsi, depuis son arrivée au pouvoir, le gouvernement Charest aura plus que doublé les frais de scolarité.

Selon la FECQ et la FEUQ, cette hausse est une attaque directe envers la classe moyenne, les étudiants et leurs familles. « Le gouvernement Charest, qui a profité en grande partie d'un système universitaire accessible pour s'élever dans l'échelle sociale, retire cette échelle à la jeunesse. M. Charest se dit responsable de la jeunesse. On devrait plutôt dire irresponsable ! », enchaîne le président de la FEUQ.

Pourtant, une récente étude de la FEUQ sur les conditions de vie des étudiants a démontré clairement que les poches des étudiants et de leurs familles sont vides. Au Québec, un étudiant vit avec 13 330 $ par année au cours de ses études universitaires. 60 % des étudiants universitaires sortent avec une dette moyenne de 14 000 dollars. Les deux tiers des étudiants n'arrivent pas à la fin de l'année. Leurs familles veulent bien les aider, mais elles n'ont pas les moyens de fournir les montants exigés par le gouvernement. « Cette hausse des frais de scolarité n'est ni plus ni moins qu'une nouvelle taxe à la classe moyenne », s'insurge Léo Bureau-Blouin. « Inévitablement, le Québec va se priver de diplômés universitaires pour des motifs strictement financiers, et c'est inacceptable ! »

Les universités régionales seront durement touchées par la hausse, car les étudiants fréquentant ces universités ont des réalités particulières. Déjà confrontés à des dépenses supplémentaires dues à l'éloignement, les étudiants devront se serrer encore plus la ceinture pour avoir accès à l'université. « 70 % des étudiants dans les universités régionales sont des étudiants de première génération. Le gouvernement est en train de leur dire que l'université n'est plus accessible pour eux. Ça ne passera pas ! », clame M. Savoie.

« Ajustements » de l'Aide financière aux études : de la poudre aux yeux !

Considérées par le gouvernement comme la solution miracle en vue de remédier aux effets dévastateurs de cette nouvelle augmentation des frais de scolarité, malgré le fait qu'elle ne peut pas remplacer des frais de scolarité abordables. Les mesures annoncées par le gouvernement en vue de modifier l'Aide financière aux études (AFE) frisent le ridicule. « Les mesures annoncées sont grandement insuffisantes. Il manque déjà 240 millions dans l'Aide financière aux études et on annonce des mesures qui n'améliorent pas le sort des étudiants et qui vont doubler l'endettement du tiers des bénéficiaires de l'Aide financière aux études. Il faut arrêter de penser que l'AFE est une baguette magique ! », indique M. Bureau-Blouin.

En ce qui concerne la contribution parentale, les annonces sont particulièrement risibles. Présentement, le gouvernement assume que les parents commenceront à contribuer aux études de leur enfant à partir de 29 000 $. Ce seuil passera à 35 000$ d'ici… six ans, soit à peine l'augmentation du coût de la vie. Cette modification arrive au moment où plus en plus d'acteurs conviennent qu'il faut immédiatement ajuster ce seuil à 45 000 $. « Lorsque l'on sait que le gouvernement Charest vient de recevoir 70 millions de nouvel argent du gouvernement fédéral, cette annonce devient encore plus ridicule. C'est encore une fois une attaque contre les familles de la classe moyenne », constate le président de la FEUQ.

Appel à la mobilisation

Devant cette attaque sans précédent envers l'accessibilité aux études, envers la relève du Québec, la FEUQ et la FECQ appellent les étudiants à venir manifester devant l'Hôtel Hilton Bonaventure à Montréal ce vendredi. « La bataille ne fait que commencer. Aucun député libéral ne sera épargné ! », concluent Louis-Philippe Savoie et Léo Bureau-Blouin.

La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) et la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) représentent ensemble plus de 180 000 étudiants au Québec.

 

Renseignements:
Mathieu Morin, vice-président, FECQ, bureau : (514) 396-3320, cell. : (514) 554-0576, courriel : vpresidence@fecq.org
Mathieu Le Blanc, attaché de presse, FEUQ, bureau : (514) 396-3380, cell. : (514) 609-3380, courriel : attpresse@feuq.qc.ca