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Faire des études supérieures vaut la peine, malgré les perspectives d’emploi

Éric Desrosiers - Le Devoir

Écoutez votre mère. Le moyen le plus sûr de s’enrichir — individuellement comme collectivement — est encore de s’instruire. Même avec l’augmentation du salaire des travailleurs moins qualifiés et la hausse conjoncturelle du chômage des diplômés universitaires.

Il faut se méfier des signaux que semble envoyer l’économie ces temps-ci, disait le mois dernier l’Institut du Québec (IdQ) dans une étude.

Le ralentissement économique et la dernière vague d’immigration se sont traduits par une forte hausse du chômage des jeunes, notamment celui des diplômés universitaires, et particulièrement chez les hommes. Cela pourrait laisser croire qu’il vaut moins la peine qu’autrefois de persévérer dans ses études. D’autant plus que l’avantage salarial à avoir étudié plus longtemps a diminué, ces dernières années, la pénurie de main-d’œuvre incitant les employeurs à payer plus cher leurs travailleurs moins qualifiés.

Les choses ne s’arrangeront peut-être pas durant les prochains mois, expliquait l’IdQ. La demande de travailleurs s’annonce particulièrement forte dans des secteurs traditionnellement masculins, comme la construction, où les travailleurs n’ont pas besoin de diplôme universitaire. L’arrivée de l’intelligence artificielle (IA) pourrait aussi ajouter un nouvel obstacle à l’entrée des jeunes dans certaines entreprises, leurs stages professionnels et premiers emplois étant souvent faits de tâches plus mécaniques et routinières dans lesquelles excelle l’IA.

Mais voilà, parfaire sa formation initiale et continue reste l’un des plus sûrs moyens d’améliorer son bien-être économique et même sa satisfaction à l’égard de la vie, constate l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), lorsqu’il se penche, entre autres, sur la proportion de la population détenant un diplôme postsecondaire. Un tel diplôme, dit-on, « assure notamment une meilleure intégration sur le marché du travail et des revenus plus élevés. Sur le plan collectif, il favorise une croissance de la production économique et du potentiel d’innovation. »

Selon une récente étude sur les bénéfices de la persévérance scolaire réalisée par le centre de recherche Écobes du Cégep de Jonquière, le revenu d’emploi médian et autres avantages salariaux d’un travailleur de 35 à 44 ans sans diplôme d’étude secondaire sont, en moyenne, 24 % inférieurs à ceux d’un diplômé du secondaire, 30 % moindres que pour un diplômé d’études professionnelles, 49 % plus bas que pour un diplômé du collégial

1,4 million de plus dans les poches

Durant les beaux jours économiques, comme les jours plus sombres, le chômage s’avère systématiquement inférieur quand le niveau d’études est élevé, rapporte Statistique Canada. Les salaires suivent une trajectoire inverse.

Selon une récente étude sur les bénéfices de la persévérance scolaire réalisée par le centre de recherche Écobes du Cégep de Jonquière, le revenu d’emploi médian et autres avantages salariaux d’un travailleur de 35 à 44 ans sans diplôme d’étude secondaire sont, en moyenne, 24 % inférieurs à ceux d’un diplômé du secondaire, 30 % moindres que pour un diplômé d’études professionnelles, 49 % plus bas que pour un diplômé du collégial et presque moitié moins (-92 %) que pour le détenteur d’un baccalauréat.

Au terme de sa carrière — et même s’il entre sur le marché du travail plus tôt —, ce travailleur non qualifié accusera un manque à gagner total d’au moins 700 000 $ par rapport à un diplômé du cégep et de presque 1,4 million comparé à un travailleur armé d’un bac.

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16 septembre 2025