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LE QUÉBEC DOIT MISER SUR L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR

Plateforme électorale de la Fédération des cégeps

Montréal, le 9 septembre 2022—À l’occasion de la campagne électorale qui bat son plein au Québec, la Fédération des cégeps interpelle aujourd’hui l’ensemble des partis politiques dans la course pour leur rappeler la nécessité de miser davantage sur l’enseignement supérieur en général, et sur les cégeps en particulier, qui sont des clés pour le développement de notre société et l’épanouissement de tous les individus qui la composent. Devant les enjeux économiques et sociaux auxquels nous faisons face, dans un monde toujours plus complexe, mieux tirer parti des cégeps devrait aller de soi, estime la Fédération, qui a dévoilé dans cette perspective une plateforme électorale se déclinant en quatre thèmes.

« Alors que la campagne électorale a été lancée le 28 août dernier, nous sommes toujours en attente d’entendre les partis politiques aborder la question de l’enseignement supérieur et des cégeps, ce qui est pour le moins étonnant, sinon inquiétant. De graves pénuries de main-d’œuvre menacent notre économie, les compétences requises sur le marché du travail sont de plus en plus du niveau de l’enseignement supérieur et des enjeux sociaux exigent des individus qu’ils détiennent une formation générale leur permettant de prendre position et de débattre de questions délicates. L’enseignement offert dans les cégeps permet aux jeunes et aux adultes de s’outiller pour affronter l’ensemble de ces défis. Il serait donc plus que temps que les partis en lice soulignent cette force que représentent les cégeps et fassent la preuve d’une réelle volonté de leur offrir la latitude nécessaire pour servir encore mieux le Québec, comme ils l’ont si bien fait au cours des quelque 50 dernières années », a indiqué le président-directeur général de la Fédération des cégeps, M. Bernard Tremblay.

Élargir l’accessibilité aux études supérieures

Premier des quatre thèmes de sa plateforme, élargir l’accessibilité aux études supérieures constitue depuis toujours un objectif à poursuivreaux yeux de la Fédération, qui estime cependant que le contexte actuel rend plus crucial que jamais cet enjeu. Pour amener un plus grand nombre de jeunes et d’adultes à franchir les portes d’un établissement du réseau collégial public, il faut notamment favoriser la vitalité et l’attractivité des cégeps dans toutes les régions en procédant à la révision desprogrammes d’études et de leur durée, ainsi qu’à la modernisation des campus et des résidences étudiantes, tout en y favorisant le bien-être de la population étudiante. À cet égard, la Fédération considère que l’enjeu du logement dans toutes les régions du Québec devra de toute urgence faire l’objet de mesures, la difficulté de trouver un toit représentant de plus en plus un facteur freinant l’accessibilité aux études collégiales.

Élargir l’accès à l’enseignement supérieur doit aussi se traduire par une plus grande autonomie des cégeps. Mieux répondre aux attentes des jeunes et faire face à la transformation rapide des besoins de formation passe en effet par un assouplissement des règles qui encadrent le fonctionnement des cégeps.

Il est également essentiel de valoriser collectivement l’enseignement supérieur, en rappelant plus particulièrement les bénéfices associés au fait de détenir un diplôme collégial, tant pour l’individu que pour la collectivité. Envoyer un tel message aurait notamment pour effet d’inciter un plus grand nombre de jeunes à poursuivre leurs études au cégep et d’augmenter la proportion encore insuffisante de personnes diplômées du secondaire qui s’inscrivent directement au collégial, estime la Fédération, pour qui l’accessibilité aux études collégiales ainsi que la réussite des personnes à besoins particuliers ou en situation de handicap doivent également être favorisées.

Alors que les enjeux sociétaux se multiplient et se complexifient, la Fédération demande par ailleurs qu’on insiste davantage sur l’importance de la formation générale offerte au cégep dans les parcours préuniversitaires et techniques, en mettant en lumière son apport précieux au développement de la pensée critique et des compétences citoyennes, qui sont des facteurs de cohésion sociale et d’adaptation aux transformations sociales et économiques.

Reconnaître et adapter la formation technique

Second thème de sa plateforme, la Fédération souhaite voir mieux reconnue et adaptée la formation technique, en particulier dans le domaine de la santé et des services sociaux. Estimant que l’incertitude autour de la formation menant à la profession infirmière a une incidence négative sur les inscriptions en Soins infirmiers au collégial, alors que le Québec a un urgent besoin de personnel infirmier, la Fédération demande qu’il soit définitivement établi que le diplôme d’études collégiales (DEC) constitue le seuil d’admissibilité à la profession infirmière.

Comme elle le fait de longue date, la Fédération réclame aussi une accélération de la révision, mais aussi de l’élaboration des programmes techniques, afin que les cégeps puissent mieux suivre l’évolution du marché du travail.

Transformer le modèle de formation des travailleuses et des travailleurs

Estimant que le Québec n’offre actuellement pas de réponse adéquate aux personnes en emploi qui souhaitent se former à temps partiel afin de hausser leurs compétences ou de se réorienter, alors que les cégeps pourraient appuyer ce type de démarche, la Fédération propose aussi de revoir le modèle de formation des travailleuses et des travailleurs.

Pour faciliter et valoriser cette formation, la Fédération des cégeps demande que les stratégies de développement économique soient axées autour du développement des compétences des personnes et de l’accessibilité à la formation, en misant sur la variété des modèles de dispensation des formations, et que soit adoptée une stratégie visant le rehaussement et la requalification des travailleuses et des travailleurs par le soutien à la formation à temps partiel.

Des initiatives directes de soutien aux travailleuses et aux travailleurs souhaitant se requalifier doivent aussi être déployées, pense la Fédération, jugeant qu’il faut, de manière générale, promouvoir le rôle significatif de la formation continue qualifiante offerte au cégep dans le rehaussement du niveau de vie et de la productivité au Québec, ainsi que pour favoriser l’acquisition des compétences du futur.

Consolider le recrutement international et le rôle des cégeps en immigration

Si la question de l’immigration a souvent émergé des propos tenus par les représentants des partis politiques durant la campagne électorale, l’apport des étudiantes et des étudiants internationaux au sein des établissements d’enseignement, de leur communauté d’accueil et du Québec dans son ensemble n’a pas été évoqué, selon la Fédération, qui fait de cet enjeu le quatrième et dernier thème de sa plateforme.

En plus de leur apport culturel et économique, les jeunes venus étudier au Québec permettent à plusieurs cégeps de maintenir ouverts des programmes d’études et, dans certains cas, ces jeunesdécident de demeurer ici après avoir obtenu leur diplôme, contribuant à diminuer les problèmes de pénurie de main-d’œuvre dans toutes les régions du Québec. Les cégeps souhaitant consolider le recrutement international pour accueillir et intégrer un plus grand nombre de ces jeunes, la Fédération des cégeps demande que le prochain gouvernement travaille encore plus étroitement avec les établissements du réseau collégial public pour se doter d’une stratégie concertée de promotion de l’enseignement supérieur à l’international. Les actions de promotion à l’international, notamment pour faire mieux connaître la réalité des cégeps, le DEC et le Québec comme destination d’études, doivent être intensifiées, considère la Fédération.

La Fédération des cégeps profite par ailleurs de la diffusion de sa plateforme pour rappeler qu’au-delà de l’accueil et de l’intégration de jeunes venus d’ailleurs, les cégeps peuvent jouer un rôle central, qui reste à valoriser, dans l’intégration des personnes immigrantes et la régionalisation de l’immigration. Dans cette optique, accroître la capacité d’intervention des cégeps en matière de reconnaissance des qualifications des personnes immigrantes et leur permettre d’agir davantage en matière de francisation de ces personnes constituent des avenues à développer, estime la Fédération.

On peut consulter sur son site Web la plateforme électorale de la Fédération des cégeps.

La Fédération des cégeps est le regroupement volontaire des 48 collèges publics du Québec. Elle a été créée en 1969 dans le but de promouvoir le développement de la formation collégiale et des cégeps. Elle agit comme porte-parole officiel et lieu de concertation des cégeps, à qui elle offre des services en matière de pédagogie, d’affaires étudiantes, d’affaires internationales, de formation continue et de formation aux entreprises, de financement, de recherche, de ressources humaines, d’évaluation de la scolarité, d’affaires juridiques, de ressources informationnelles, de négociation et de relations du travail. La Fédération des cégeps représente les collèges pour la négociation des conventions collectives. www.fedecegeps.ca.

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Source : Fédération des cégeps

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