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Le blues d'un prof de cégep : en finir avec l'apathie

Article publié par l'Actualité -

31 mai 2021 - Avec la pandémie, enseigner est devenu un travail plutôt qu'une passion. Et je veux absolument retrouver cette passion.


Philippe J. Fournier
L'auteur est chroniqueur à L'actualité. Il est également professeur de physique et d'astronomie au cégep de Saint-Laurent, à Montréal.

Je prends habituellement les transports en commun pour me rendre au collège où j'enseigne, lorsque l'horaire le permet. « C'est vraiment ce que j'aurais dû faire aujourd'hui », me dis-je, alors que je découvre à ma grande surprise que les embouteillages post-COVID dans la métropole ressemblent étrangement aux bouchons pré-COVID dont je ne m'ennuyais aucunement.


C'est ce matin qu'aura lieu l'examen final d'un de mes cours de la session d'hiver 2021. Ce sera aussi la toute première fois que je vais rencontrer ces étudiants en personne. En chair et en os ! (Ou en « présentiel », comme le disent les bureaucrates… un mot qui, j'espère, sera relégué aux oubliettes de notre lexique sous peu.)

Avant l'arrivée des étudiants, je prépare la salle de classe en m'assurant que les places assises sont suffisamment distantes. Il y a des pompes de gel antibactérien aux quatre coins de la pièce. Les étudiants devront demeurer masqués pendant tout l'examen, et moi aussi. Lorsqu'ils auront terminé, ils déposeront leurs documents (feuilles-réponses, questionnaires, etc.) dans une boîte en carton qui ensuite traînera dans mon bureau pendant 48 heures au minimum afin de laisser le temps désinfecter tout ce papier. C'est seulement après ce délai que je pourrai manipuler les examens et commencer ma correction.

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