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La formation continue, partenaire privilégié de la reprise économique
Thérèse Lafleur
Rédactrice
Mise en lumière par son rôle stratégique dans la relance économique, la formation continue poursuit son essor et contribue sans conteste au rayonnement des cégeps. Depuis un peu plus de deux ans, les travaux de la Commission des affaires de la formation continue (CAFC) de la Fédération des cégeps sont d’ailleurs orientés pour « positionner la formation continue comme créatrice de valeur pour le Québec » et pour « une collaboration accrue auprès des instances gouvernementales ». Les cégeps sont déjà à l’œuvre pour relancer l’économie après la crise sanitaire. Ils sont en première ligne.
Jean-François Bellemare, président de la CAFC de la Fédération des cégeps,
directeur de la Formation continue et des Services aux entreprises, Cégep Marie-Victorin
« C’est dans un élan commun que les cégeps sont engagés dans la reprise économique. Les directions de la formation continue des collèges sont prêtes depuis belle lurette à relever un tel défi. Souvent, le collégial est vu sous l’angle de l’enseignement régulier, mais la formation continue est aussi un véhicule de formation hors pair.Elle répond aux besoins particuliers et démontre toute la polyvalence dont les cégeps sont capables. » affirme le président de la CAFC, Jean-François Bellemare, directeur de la Formation continue et des Services aux entreprises du Cégep Marie-Victorin.
Les domaines d’intervention
Monsieur Bellemare met de l’avant la flexibilité et l’adaptabilité de la formation continue pour répondre aux besoins du marché du travail : « C’est un partenaire de premier plan pour la qualification, la requalification ou le rehaussement des compétences. La variété des formations et des services satisfait les attentes des entreprises et des individus. »
Il en dresse le portrait sous quatre angles soit :
1. L’offre de programmes menant à des Attestations d’études collégiales (AÉC) et à des Diplômes d’études collégiales (DÉC) ;
2. Les services aux entreprises, des services qui joueront un rôle majeur dans la relance ;
3. La démarche de Reconnaissance des acquis et des compétences (RAC) ;
4. La francisation afin d’aider les individus dans leur intégration au marché du travail ou dans la poursuite de leur parcours d’études.
« Cela dépend de la personne qui est en face de nous. Selon la clientèle ciblée, selon la population étudiante visée, la formation continue est en mesure de répondre aux besoins particuliers dans ces quatre secteurs. » ajoute Julie Martin, coordonnatrice des communications et de la promotion, Formation continue et Services aux entreprises du Cégep Marie-Victorin.
Investir pour reconstruire
En décembre 2020, les responsables du Programme d’aide à la relance par l’augmentation de la formation (PARAF) au ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale (MTESS) ont été rencontrés afin d’aiguiller les interventions du réseau collégial pour qu’ils contribuent activement à la relance économique. Bien que toutes les formations menant à des professions offrant de bonnes perspectives d’emploi soient admissibles, le PARAF cible plus précisément la construction, le cinéma, la santé, l’éducation à l’enfance et les technologies de l’information.
Par exemple, dès mars 2021, douze collèges de Montréal offriront des formations en lien avec ces secteurs d’emploi. Ces perfectionnements crédités ont été ciblés par les collèges en collaboration avec Emploi-Québec et le Conseil Emploi Métropole (CEM).
Monsieur Bellemare précise que : « les formations visent la requalification des travailleurs, de celles et de ceux qui ont perdu leur emploi et qui veulent se réorienter en fonction des perspectives d’emploi et aussi du rehaussement de leurs compétences. C’est vraiment là qu’on s’aligne avec le PARAF. »
Il poursuit en expliquant que : « Le ministère de l’Enseignement supérieur (MES) a aussi fait un appel de projets à la mi-décembre 2020 pour de nouvelles formations de courte durée, non créditées, en technologies de l’information et dans le domaine des effets visuels. »
À ces deux voies de subventions s’ajoute une possibilité de financement pour les services aux entreprises afin de consolider les équipes par l’ajout de professionnels et du développement de nouvelles formations. Cette annexe budgétaire réservée aux cégeps vise la création de contenus alignés sur les besoins du marché du travail.
Des cégeps déjà en action
La formation continue des cégeps est mobilisée pour relever les défis de l’après-pandémie et de nombreux projets sont mis en branle.« D’ailleurs, la collaboration croissante entre les cégeps et le partenariat avec les entreprises du milieu sont propices au développement stratégique de formations en ligne ou en présentiel, synchrone ou asynchrone.Les initiatives nationales, régionales et individuelles se multiplient. » témoigne monsieur Bellemare.
En ce sens, le Cégep de Saint-Jérôme et le Centre intégré de santé et de services sociaux des Laurentides (CISSS) ont mis en place un programme d’apprentissage en milieu de travail. « Ce ‘’compagnonnage’’ paire un étudiant-apprenant avec un travailleur dans le cadre du retraitement des dispositifs médicaux en milieu hospitalier. » explique Patrick Verstrael en, directeur du Service de la Formation continue, Services aux entreprises et International.
Patrick Verstraelen, directeur du Service de la Formation continue,
Services aux entreprises et International, Cégep de Saint-Jérôme
Au Cégep de Chicoutimi, la directrice de la Formation continue Humanis, Manon Chapdelaine mentionne de son côté que « la formation aux adultes propose une application servant à l’évaluation des connaissances des outils numériques. Ainsi le travailleur est en mesure de recevoir une formation ajustée à ses besoins et à sa maîtrise des technologies. Le Cégep a aussi développé un outil virtuel d’aide à la réussite. Un outil transférable qui converge avec la volonté de la ministre de l’Enseignement supérieur, Danielle McCann, préoccupée de la réussite tout autant que de la santé mentale des étudiants. Cet outil accompagne les adultes dans leurs apprentissages et porte sur la gestion du stress, la méthodologie de travail, la préparation aux examens. »
Manon Chapdelaine, directrice de la Formation continue Humanis, Cégep de Chicoutimi
Kathleen Cantin, directrice de la Formation continue et des Services aux entreprises du Cégep Lévis, donne en exemple le projet d’optimisation de l’AÉC en assurance de dommages. « Grâce à la collaboration des cégeps Lévis, Beauce-Appalaches et Sainte-Foy, à l’implication de la Coalition pour la promotion des professions en assurance de dommages, de l’industrie et de la CPMT, des solutions pertinentes et innovantes ont mené à un nouveau modèle d’AÉC qui permet une accessibilité plus rapide au marché du travail ainsi qu’une intégration complète des compétences du programme. »
Kathleen Cantin, directrice de la Formation continue et des Services aux entreprises, Cégep Lévis
La formation continue, la clé de voûte du rebond économique
Depuis son entrée en fonction, le président-directeur général de la Fédération des cégeps, Bernard Tremblay, œuvre au rapprochement du réseau collégial et les partenaires du marché du travail, et ce, notamment avec la Commission des partenaires du marché du travail (CPMT). Avec en toile de fond les enjeux économiques suggérant un rôle important pour la formation continue, une Étude économique sur la formation qualifiante a été réalisée en 2019 à la demande de la Fédération.
À l’hiver 2019, le colloque La formation et le marché du travail – En pleine évolution abordait les enjeux de la transformation du marché de l’emploi et de l’éducation postsecondaire. En octobre 2020, le Forum virtuel sur la requalification de la main-d’œuvre et l’emploi a permis de faire valoir la solide contribution des cégeps à la prospérité du Québec. Des échanges au cœur desquels la formation continue s’est présentée comme un levier important.
Juste avant la pandémie, le CPMT organisait une rencontre historique en février 2020 pendant laquelle des représentantes et des représentants des commissions scolaires, des comités sectoriels et de la formation continue des cégeps se sont réunis, pour la première fois, afin de tisser des liens et de mettre en place des projets structurants. Au terme de cette rencontre, les cégeps et étaient perçus comme des piliers de la qualification de la main-d’œuvre au Québec.
Après la pause forcée qu’impose la crise sanitaire, l’économie peut donc s’appuyer sur la formation continue pour rebondir. « La force de notre réseau, l’expertise de nos équipes, notre connaissance du marché du travail ainsi que notre collaboration avec les principaux acteurs de la relance positionnent la formation continue comme partenaire privilégié de la reprise économique. » conclut Jean-François Bellemare.