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Sentiment d’insécurité et d’instabilité
Des cégeps suspendent leurs séjours aux États-Unis
Sophie Roy n’aurait jamais imaginé un jour où les États-Unis deviendraient une destination risquée pour ses élèves. Mais il est arrivé.
La semaine dernière, le collège Ahuntsic a décidé de suspendre tous les déplacements organisés vers les États-Unis pour des motifs de sécurité.
« On est soufflés, lâche l’enseignante, qui travaillait depuis des semaines à l’organisation d’un séjour d’études en Louisiane. De constater que ce n’est plus une place sécuritaire pour des étudiants, ça n’a aucun sens. »
Le collège Ahuntsic craignait d’exposer ses élèves à des risques en les envoyant à la frontière, particulièrement ses élèves immigrants ou trans. Risquaient-ils d’être refoulés par les services douaniers ? Détenus ?
Devant l’imprévisibilité du gouvernement américain, l’établissement a préféré changer la destination de tous ses voyages aux États-Unis, dont les prochains étaient prévus à l’automne.
Même son très couru séjour à Hawaii, offert depuis des années aux cégépiens en sciences de la nature pour étudier la biodiversité, sera remplacé.
Troublants précédents
Tous les cégeps devraient faire de même, estime la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ). Elle demande même à Québec d’envoyer un « message clair » en ce sens aux directions d’établissement.
C’est rendu à un point où il y a des risques réels.
Yves de Repentigny, vice-président, regroupement cégep de la FNEEQ
Il cite le cas de l’entrepreneure canadienne détenue par la douane américaine pendant 12 jours après un problème de visa, relayé par plusieurs grands médias plus tôt en mars1.
