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Fédération des cégeps - BUDGET DU QUÉBEC 2025-2026

De sérieuses compressions qui fragilisent les cégeps et la réussite étudiante

La Fédération des cégeps est profondément inquiète à la suite du dépôt du budget 2025-2026 par le ministre des Finances, Éric Girard. Avec une augmentation limitée de 2,1 % pour l'enseignement supérieur, en partie absorbée par l'indexation salariale des cégeps en 2024-2025, ce budget ne suffit pas à couvrir l'ensemble des hausses de coût de système, plaçant les cégeps devant des choix difficiles. Le gel de recrutement et le plafond des heures rémunérées sont maintenus, et aucune mesure n'est prévue au budget de fonctionnement pour réagir à la croissance de la population étudiante ni pour soutenir la réussite et la formation continue.

Alors que la Fédération demandait 600 M$ pour 2025-2026 en frais de maintien des actifs et pour des projets spécifiques, le gouvernement du Québec accorde seulement 521 M$ additionnels d'ici 2035, un horizon trop éloigné pour répondre aux besoins immédiats du réseau collégial public.

« Ce budget ne donne pas aux cégeps les moyens de jouer leur rôle pleinement. Réussite étudiante, formation de la main-d'œuvre, vitalité des régions : tout cela repose sur un réseau collégial fort. Si le gouvernement veut assurer la prospérité du Québec, il doit investir là où ça compte vraiment. Derrière les chiffres, il y a des étudiantes et étudiants qui désirent réussir, des travailleuses et travailleurs qui cherchent à se requalifier et des régions qui misent sur leurs cégeps pour se développer. En période de turbulences économiques, le Québec doit pouvoir s'appuyer sur un réseau collégial public qui a les coudées franches pour préparer l'avenir », a déclaré Marie Montpetit, présidente-directrice générale de la Fédération des cégeps.

Des infrastructures essentielles, mais toujours sous-financées

Les investissements annoncés en infrastructures sont plus élevés que les années précédentes, mais insuffisants pour enrayer la dégradation des bâtiments collégiaux. Le déficit de maintien d'actifs continue de croître et les besoins en infrastructures modernes et adaptées restent criants.

Il est aussi essentiel de rappeler que les infrastructures collégiales ne sont pas seulement des lieux d'apprentissage. Elles sont au cœur de la vie de nombreuses régions, offrant à la population des espaces culturels, sportifs et communautaires, comme des salles de spectacles et des piscines. Un sous-financement des infrastructures collégiales a donc un effet direct sur les communautés locales.

Un soutien limité pour la réussite, la formation continue et la main-d'œuvre

Si l'enjeu des infrastructures est partiellement pris en compte, les cégeps demeurent sans soutien suffisant pour la réussite étudiante et pour la formation continue.

  • Le budget ne prévoit rien pour répondre à la croissance de la population étudiante, alors que 24 000 étudiantes et étudiants de plus seront accueillis d'ici 2030.
  • Les heures rémunérées restent plafonnées et le gel de recrutement est maintenu, limitant la capacité des cégeps à offrir des services adaptés aux étudiantes et étudiants.
  • Aucune mesure n'est prévue pour la formation continue, pourtant essentielle pour pallier les pénuries de main-d'œuvre et permettre la requalification des travailleuses et des travailleurs, notamment dans les PME touchées par les tarifs douaniers.
  • L'aide financière aux études (AFE) bénéficie d'une indexation de 45 M$ par an sur cinq ans, ce qui est positif pour le soutien aux étudiantes et étudiants, mais ne suffit pas à compenser leur précarité financière.
  • Dans un contexte où les entreprises manquent de personnel qualifié et où les régions doivent attirer et retenir les jeunes, la Fédération poursuivra ses efforts pour que le gouvernement ajuste son engagement envers les cégeps et reconnaisse pleinement leur rôle central dans l'avenir du Québec.

Fédération des cégeps
fedecegeps.ca/

26 mars 2025