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Cégep de Lanaudière à Joliette

Pour un mois sans faim

Face à la montée de l’insécurité alimentaire chez les étudiants, un groupe du Cégep de Lanaudière à Joliette lance un service de distribution alimentaire universel. Nous sommes allés discuter avec eux de planification budgétaire, de popote, d’endettement… et de musique des années 1980.

Texte : Stéphanie Bérubé La Presse

Photos : Hugo-Sébastien Aubert La Presse

Une situation critique

« On voulait éviter la stigmatisation », nous avait prévenus Mégane Bourdon, présidente de l’Association étudiante du Cégep de Lanaudière à Joliette.

C’était tout à fait le cas.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Avec leur commande, les étudiants peuvent mettre la main sur un livret de recettes fait d’après ce qu’il y a à offrir à la distribution pour éviter le gaspillage.

La distribution la Faim du mois qui se tenait à la fin de février avait plutôt des airs de fête. L’insécurité alimentaire chez les étudiants augmente. L’Association étudiante du cégep se retrouvait avec des surplus accumulés dans ses coffres, venant des mois du pire de la crise de la COVID-19 où les cotisations étudiantes étaient tout de même prélevées. Il fallait les investir dans un projet porteur. Ainsi est née La Faim du mois.

À Joliette, 84 % des étudiants du cégep sont en programme technique. « Ils font des stages non rémunérés, c’est certain que ça joue beaucoup sur la précarité », détaille Mégane Bourdon. « Lanaudière-Nord est une région défavorisée à la base, poursuit-elle. On a beaucoup de première génération d’études, pour des études supérieures. Tout ça a des impacts. »

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Mégane Bourdon, instigatrice du projet, va elle-même, avec son équipe, faire les courses, avec sa voiture.

Tous les étudiants y ont droit

« Des étudiants sont souvent pris entre deux chaises, poursuit Mégane Bourdon. Ils ne sont pas assez pauvres pour avoir accès aux banques alimentaires, mais pas assez riches pour s’alimenter adéquatement. »

Selon l’initiatrice de la Faim du mois, ceux qui n’en ont pas besoin ne viennent pas à la collecte, mais certains ont tout de même demandé à venir chercher leurs sacs pour des collègues de classe, souvent des parents, qui utiliseraient bien le double de la ration prévue. « C’est pour ça qu’on ne met pas de restriction, dit-elle. On veut encourager ce mouvement de solidarité et de conscientisation pour la communauté. »

La prochaine Faim du mois se tient demain, le 25 mars.

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24 mars 2025