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Nos 25 nouveaux classiques - La Presse
De nouveaux classiques déjà largement enseignés
Ne dépoussiérez pas vos vieux classiques trop vite. Oui, on fait encore lire Maria Chapdelaine, Le survenant ou Les belles-sœurs dans le cours de littérature québécoise au cégep, mais Anaïs Barbeau-Lavalette, Kev Lambert et Caroline Dawson ont trouvé une place de choix dans le corpus de bien des professeurs. Au grand plaisir des élèves…
De toutes les œuvres qui dominent notre palmarès, La femme qui fuit, d’Anaïs Barbeau-Lavalette, est de loin la coqueluche des professeurs de littérature au cégep.
Annissa Laplante et Marie-Claude Tremblay, qui enseignent toutes les deux au cégep de Sherbrooke, ont intégré le roman dans leur programme pour le « panorama de l’histoire du Québec » qu’il propose. « Ça nous permet de revoir toute l’histoire du Québec à travers un personnage, souligne Annissa Laplante. On peut parler du passé, mais avec un regard contemporain. »
Et elles ne sont pas les seules à penser ainsi parmi la dizaine de professeurs que nous avons sondés.
« Cette œuvre me permet d’aborder la Grande Noirceur, la Révolution tranquille, Refus global, l’histoire du féminisme au Québec et d’étudier les effets de la narration, les liens entre le réel et la fiction », renchérit de son côté Karine Blouin, professeure de littérature au cégep de Lanaudière à Terrebonne.
C’est une œuvre [La femme qui fuit] merveilleuse à étudier au cégep : elle est aimée et elle nous permet de développer la culture générale de nos étudiants.
Karine Blouin, professeure de littérature au cégep de Lanaudière à Terrebonne
Au cégep de Saint-Hyacinthe, Marie-Eve Dionne l’a enseignée plusieurs fois dans les dernières années – d’abord parce que ça a été un coup de cœur personnel, mais aussi parce que c’est « un livre primé, qu’on savait déjà important dans l’histoire littéraire du Québec ». Et qui permet non seulement de consolider les notions apprises par rapport à l’histoire du Québec, mais « aussi et surtout par rapport à l’évolution de la condition des femmes », à son avis.
« L’écriture d’Anaïs Barbeau-Lavalette est aussi un grand facteur d’appréciation, ajoute-t-elle. Les phrases courtes, toujours poétiques et percutantes, permettent une bonne compréhension. »
Enseigner les mêmes auteurs, mais pas les mêmes œuvres
Il y a aussi des œuvres qui dérangent, qui choquent, qui provoquent – et qui se retrouvent dans les lectures obligatoires de certains professeurs.
« Nous avons tous et toutes ce souci de faire découvrir la littérature, québécoise ou non, afin d’ouvrir des réflexions et des discussions intéressantes, importantes. Il peut arriver qu’on se trompe, qu’un titre plaise moins que ce qu’on aurait cru. Mais il n’y a rien de mieux que quand on comprend qu’on a fait un excellent choix et que les étudiants et étudiantes repartiront avec un souvenir de lecture qui les accompagnera longtemps », souligne Marie-Eve Dionne, du cégep de Saint-Hyacinthe.