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FNEEQ-CSN
L’urgence de replacer l’humain au cœur des réseaux de l’éducation
Quelque quatre cents membres délégués de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) sont réunis en congrès triennal jusqu’à vendredi à Chicoutimi pour établir les priorités du prochain mandat et pour procéder à l’élection du comité exécutif de l’organisation syndicale la plus représentative en éducation, de la maternelle à l’université. Le thème "ÊTRE HUMAIN" place d'entrée de jeu l'urgence de replacer l’humain au cœur de l’enseignement.
« Le constat accablant que l’on fait à mi-parcours du second mandat de la CAQ, c’est que l’éducation est vue surtout comme un instrument pour répondre aux besoins du marché du travail plutôt que comme un outil d’émancipation. Cette vision marchande fait mal au Québec et mine son avenir. Plus que jamais, le personnel enseignant est une espèce menacée de déshumanisation » s’inquiète Caroline Quesnel, présidente sortante de la FNEEQ–CSN.
Des humains plutôt que l’intelligence artificielle, les robots et les écrans
Être humain, c’est protéger l’espace fondamental de la relation pédagogique, attaquée de toutes parts. De prime abord, il faut affirmer que l’intelligence artificielle (IA) ne doit jamais remplacer le personnel enseignant. S’il s’avère impératif que le gouvernement s’abstienne de dicter une unique marche à suivre face à l’IA, il est néanmoins primordial qu’il exerce son leadership pour créer un lieu d’échange permanent, représentatif et ouvert aux divers points de vue, et ce, afin de contrecarrer l’hégémonie des développeurs privés, qui laissent croire à la « huitième merveille du monde. »
Être humain, c’est aussi travailler à limiter et à encadrer l’enseignement à distance. Les cours à l’écran doivent être donnés dans les règles de l’art et non pour gonfler les groupes, pour pallier le manque d’espace dans les classes ou comme vache à lait de réseaux sous-financés. « Ce n’est pas un robot qui assurera la qualité de la relation humaine et de l’enseignement. Or, la CAQ semble valoriser l’usine à diplômes au rabais sous prétexte de pénurie de main-d’œuvre », s’alerte Caroline Quesnel.
Être humain, c’est valoriser l’expertise du corps enseignant, le mieux placé pour accompagner dans son parcours des élèves et une population étudiante ayant des besoins de plus en plus diversifiés. Pourtant, la reconnaissance de ce savoir-faire se fait encore attendre, par exemple pour les chargé·es de cours universitaires, qui donnent la moitié des cours de premier cycle. On constate le même déficit de reconnaissance au cégep et dans le réseau privé, où des directions s’attaquent au principe fondamental de l’autonomie professionnelle des profs.
Les trois prochaines années s’avéreront charnières pour l’avenir des réseaux de l’éducation et de l’enseignement supérieur de la province. La FNEEQ–CSN, porteuse de solutions, compte rester une leader pour promouvoir une éducation humaniste face aux dérives qui guettent l’enseignement au Québec.
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À propos
Fondée en 1969, la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec-CSN parle au nom de 80 % du personnel chargé de cours des universités québécoises et de près de 85 % des profs de cégep. Elle regroupe quelque 38 000 membres dans 46 cégeps et centres d’études collégiales, 46 établissements privés et 12 universités. Elle est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec et constitue l’une des huit fédérations affiliées à la Confédération des syndicats nationaux (CSN).
Information :
Martin Robert
Conseiller aux communications, FNEEQ–CSN
Martin.robert@csn.qc.ca 514 377-6985