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Nous vous croyons


«L'utilisation des médias sociaux pour dénoncer les agresseurs nous apparaît comme une nécessaire mise en évidence des écueils que connaît le système actuel de traitement des plaintes», soulignent les auteurs.
Photo: Graham Hughes La Presse canadienne
Texte collectif*
20 juillet 2020

À titre de professeurs aux niveaux collégial et universitaire, nous tenons à assurer de notre soutien entier toute personne ayant subi des inconduites et des agressions à caractère sexuel pendant ses études postsecondaires. Nous vous croyons.

Pendant la dernière semaine, des témoignages en ligne ont réussi à contrecarrer la culture du silence en exposant les gestes répréhensibles commis par des professeurs de diverses institutions d'enseignement supérieur. La nouvelle vague de dénonciations à laquelle nous assistons rappelle donc que les milieux de formation collégiale et universitaire ne sont pas encore exempts de ces attitudes et de ces comportements inacceptables. La position d'autorité assumée par les professeurs ne devrait jamais engendrer des situations d'abus de pouvoir, lesquelles affectent davantage les personnes situées à l'intersection des systèmes d'oppression. Nous condamnons l'ensemble du spectre des dynamiques de séduction et de domination qui fragilisent la relation de confiance pédagogique et, ultimement, isolent les victimes d'agressions, de manipulation et de harcèlement commis par certains professeurs.

Nous reconnaissons avec désarroi et colère que nos milieux d'enseignement échouent souvent à protéger et à bien accompagner les victimes. L'utilisation des médias sociaux pour dénoncer les agresseurs nous apparaît comme une nécessaire mise en évidence des écueils que connaît le système actuel de traitement des plaintes. Nous espérons que la Loi visant à prévenir et combattre les violences à caractère sexuel en enseignement supérieur, adoptée en décembre 2017, finira par porter ses fruits au sein des politiques adoptées par nos établissements et par protéger concrètement les étudiants. En tant que professeurs, nous nous engageons à accueillir toute nouvelle dénonciation d'agression ayant eu lieu dans nos milieux et à prendre les moyens qui seront à notre portée pour y donner suite.

 

*En toute solidarité,

Annie Demers Caron, professeure d'anthropologie, Cégep de Lévis-Lauzon


Isabelle Baez, chargée de cours, UQAM


Claudia Raby, professeure de littérature, Cégep de Lévis-Lauzon


Silvie Lemelin, professeure de philosophie, Cégep de Victoriaville et coordonnatrice du comité de la condition des femmes de la FEC-CSQ


Myriam Beauchesne Lachapelle, professeure de sociologie, Cégep de Sorel-Tracy


Annie Nantel, professeure d'anthropologie, Cégep Édouard-Montpetit


Claire-Hélène Benoit-Pernot


ainsi que les cosignataires suivants :

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