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Répondre aux enjeux d’intégration et de francisation de l’immigration

Article publié par Le Devoir.com - Hélène Roulot-Ganzmann Collaboration spéciale


Cégep de Chicoutimi - Les étudiants étrangers viennent à terme grossir le bassin de main-d’œuvre qualifiée si essentielle aux entreprises du Québec.

Ce texte fait partie d'un cahier spécial.

« Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, une des solutions que nous avons est de miser sur le recrutement d’étudiants internationaux qui ont envie de se former au Québec et, pourquoi pas, d’y rester par la suite, note le p.-d.g. de la Fédération des cégeps, Bernard Tremblay. On s’assure ainsi d’avoir des immigrants mieux intégrés et mieux francisés. La grande majorité de ces étudiants viennent d’ailleurs de la France. »

La situation démographique du Québec commande ainsi une intensification des activités de recrutement d’étudiants internationaux. Une mission que mènent ensemble la Fédération et différents cégeps. Chaque année, plusieurs délégations font le tour de certains établissements d’études secondaires dans des pays ciblés, le plus souvent francophones, afin de recruter des élèves désireux de vivre une expérience étudiante à l’étranger. Elles leur louent la qualité de l’enseignement dans la province, mais aussi les perspectives d’avenir dans un marché du travail en pleine effervescence.

Une présentation qui a, semble-t-il, convaincu Elena Cristina Tifui, jeune Française passionnée par les chiffres, de venir terminer ses études au cégep de Granby. Elle raconte son expérience sur les Cégeps du Québec (cegepsquebec.ca), un site Web destiné au recrutement des étudiants étrangers.

« L’idée d’avoir un stage dans une entreprise à la fin de la formation m’a beaucoup plu, écrit-elle. Avec l’aide des professeurs et les efforts investis tout au long de la formation, j’ai amélioré ma confiance et je savais qu’à la fin de la formation, la clé du succès était entre mes mains. Par bonheur, le contrat de trois mois proposé à la fin de mon stage s’est transformé en poste permanent. »

Ainsi, miser sur le recrutement d’étudiants internationaux, qui s’intégreront au contact de leurs collègues dans les diverses régions du Québec et qui, à la fin de leur parcours, bénéficieront d’un diplôme québécois, constitue une pièce maîtresse face aux enjeux d’intégration et de francisation de l’immigration au Québec, fait valoir M. Tremblay.

Ouverture sur le monde

Ces jeunes venus d’ailleurs constituent en outre une richesse pour la communauté qui les reçoit. Ils contribuent également à la poursuite de l’objectif d’ouverture sur le monde que doit offrir la formation collégiale aux étudiantes et étudiants du Québec, mais ils viennent aussi à terme grossir le bassin de main-d’œuvre qualifiée si essentielle aux entreprises.

« Au cégep de Saint-Félicien, l’an dernier, raconte le p.-d.g. de la Fédération, il y avait 13 nationalités différentes. Imaginez ce que ça représente en matière d’ouverture sur le monde dans une telle communauté. C’est un accès à la diversité culturelle. Or, on cherche à former des citoyens qui auront cette compréhension du monde. Mais ces étudiants ont aussi un poids économique dans les régions. Ils consomment sur place, se logent, sortent, ils invitent leur famille à visiter le Québec, etc. »

Ils permettent même parfois de maintenir un programme en région. Programme qui serait en difficulté par manque d’étudiants si les internationaux ne venaient pas grossir les effectifs.

Ainsi, dans certains cégeps, la proportion d’étudiants internationaux ne cesse d’augmenter. À Matane, ils représentent par exemple 45 % de l’effectif. Ils sont attirés par des formations solides reconnues dans le monde entier, dans le domaine du multimédia notamment. Au cégep de Saint-Laurent, le DEC en architecture attire chaque année, plusieurs étudiants étrangers. Parmi ceux-ci, Olivia Alam, qui témoigne elle aussi sur le site des Cégeps du Québec. Originaire de France, elle apprécie particulièrement la disponibilité des professeurs et la gentillesse de toute la communauté.

« Étudier à l’étranger est l’une de mes plus belles expériences, confie-t-elle. Après mes études, je compte rester et travailler ici, à Montréal. J’encourage les étudiants étrangers à sortir de leur zone de confort et à vivre cette belle aventure. »