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Jean-Philippe et Sébastien Labbé se distinguent dans les hautes sphères des mathématiques mondiales

Deux diplômés du Centre d’études collégiales de Lac-Mégantic (CECLM), les frères Jean-Philippe et Sébastien Labbé, se distinguent actuellement dans les hautes sphères des mathématiques mondiales. Le premier poursuit des recherches postdoctorales à l’Institut Einstein de mathématiques de l’Université hébraïque de Jérusalem, le second étudie à l’Université de Liège en Belgique, grâce à une bourse postdoctorale Marie-Curie.

Jean-Philippe et Sébastien Labbé, se distinguent dans les hautes sphères des mathématiques mondiales

Les deux mathématiciens ont publié plusieurs articles et prononcé de nombreuses conférences. Dans un récent article qu’ils ont coécrit concernant une possible « généralisation d’un théorème de Perron (1907) au sujet des valeurs propres de matrices à coefficients positifs… », ils remercient l’enseignant du CECLM  monsieur Mario Doyon, qui a stimulé leur intérêt pour une carrière en mathématiques. « Il nous a motivés à en apprendre toujours plus sur les mathématiques et à trouver la beauté d’un problème et de sa solution, mentionne Jean-Philippe. Le nombre d’étudiants dans nos classes étant petit, Mario pouvait adapter le contenu du cours à nos besoins. Il personnalisait de plus le contenu en y insérant des références à nos loisirs et à nos intérêts. Il nourrissait notre curiosité avec des textes et des invités. En le voyant être heureux à faire des mathématiques et en réalisant qu’un parcours en mathématiques représentait un beau défi, c’était attirant de poursuivre en mathématiques. Par son savoir-faire il a entretenu notre plaisir à faire des maths et nous a convaincus qu’une carrière dans le domaine était possible. »

La trajectoire de Jean-Philippe Labbé

De fait, Jean-Philippe Labbé a suivi les traces de son mentor en complétant un baccalauréat en mathématiques à l’Université Laval, au cours duquel il a passé deux sessions à l’étranger, une à Budapest et l’autre à Moscou. Après sa maîtrise à l’UQAM, il a fait sa thèse de doctorat à l’Université libre de Berlin et il doit à un professeur rencontré au Japon son embauche comme chercheur postdoctoral à l’Université de Jérusalem.

Le jeune homme a eu l’occasion de prononcer des conférences au Japon, en Corée et aux États-Unis et de participer à des séminaires en France, en Espagne, en Allemagne et en Belgique. « Les frontières n’existent pas en mathématiques. Nous pouvons travailler avec des gens de partout », ajoute celui qui parle couramment le français, l’anglais et l’allemand, qui maîtrise le russe et peut se débrouiller en espagnol et en hébreu. « Le voyage, le dépaysement et la découverte culturelle sont définitivement des aspects intéressants de notre travail. J’aime apprendre sur les systèmes éducationnels et sur le fonctionnement des sociétés que je visite. Un de mes grands objectifs était d’étudier à long terme à l’étranger et de m’intégrer à une autre culture, ce que je crois avoir bien accompli à Berlin. Dans le futur, je désire continuer d’apporter ma contribution à la société en faisant la promotion élargie des bienfaits de l’éducation et des sciences, et ce ,tout en continuant de faire de la recherche en mathématiques. »

Le parcours de Sébastien est tout aussi impressionnant.

Sébastien détient un baccalauréat en mathématiques de l’Université de Sherbrooke ponctué d’une session d’études à Moscou et suivi d’un stage de coopération internationale au Mali. Maîtrise à l’UQAM, doctorat à l’UQAM et à l’Université Montpellier en France puis études postdoctorales en informatique-mathématiques aux universités de Paris Diderot et de Liège en Belgique.
 

 

Mario Doyon, l’enseignant du Centre d’études collégiales de Lac-Mégantic, qui les a inspirés dans la poursuite de leurs études en mathématiques.

« Mario Doyon a aussi eu un rôle déterminant dans mon orientation, explique celui qui pensait se diriger vers le génie mécanique.  Il m’a démontré que je pourrais être heureux à faire des mathématiques ».  La France, la Finlande, la République tchèque, l’Italie et les États-Unis sont autant de pays qu’il a pu visiter dans le cadre de conférences qu’il a prononcées.

Sébastien avoue une deuxième passion, celle-ci pour l’Ultimate Frisbee, ce sport qui se joue sur un terrain de football avec le célèbre disque volant. Il a participé à la création des règlements, du championnat québécois et de la Fédération québécoise, dont il a d’ailleurs été président. Il a pris part à 150 tournois. Il a été membre de l’équipe championne canadienne en 2009 et a participé à deux championnats du monde. Il est l’entraîneur d’une équipe française et le dirigeant d’une ligue en Belgique.

Il n’y a pas non plus que les mathématiques dans la vie de Jean-Philippe qui est un passionné du vélo. Il s’intéresse aussi au Ultimate Frisbee, à l’escalade, à la poésie française, au théâtre absurde et au rock progressif. Dans le futur, il désire continuer d’apporter sa contribution à la société en faisant la promotion élargie des bienfaits de l’éducation et des sciences tout en continuant de faire de la recherche en mathématiques.

Les deux frères avouent que leur domaine de recherche n’est pas facile à saisir pour des non-initiés. Même si les découvertes sur lesquelles ils travaillent ne s’appliquent pas vraiment à des choses concrètes de la vie de monsieur Tout-le-Monde, elles seront fort utiles pour les mathématiciens qui désirent résoudre d’autres problèmes. « Les liens que nous explorons entre les groupes de Coxeter et la théorie des systèmes dynamiques permettent quand même de créer de belles images qui sont disponibles sur mon site Internet », conclut Jean-Philippe Labbé.

À la question que diriez-vous à des étudiants inscrits ou attirés par un profil de formation analogue au vôtre et qui s'interrogent sur leur orientation et leurs projets d’avenir, Jean-Philippe répond : « Faire carrière dans le milieu académique au XXIe n’est pas une tâche facile et s’y tailler une place tout autant. Il est important d’avoir plusieurs cordes à son arc, de développer ses champs d’intérêt et d’être à l’affût des possibilités de carrières où les aptitudes d’abstraction, d’analyse et d’ingéniosité développées en étudiant les mathématiques sont requises. En travaillant très fort, en se fixant des objectifs à court et moyen termes, tout en restant réaliste, cela peut être possible! L’important, c’est de découvrir nos intérêts et nos passions et de les entretenir! Je préciserais de plus :l’étude des mathématiques, ou des sciences en général, nous permet de nous ouvrir sur le monde, de devenir de meilleurs citoyens pouvant améliorer le sort de notre société en transmettant notre expérience universitaire. Les rencontres que nous faisons, les voyages auxquels nous avons accès et les discussions qui découlent des échanges que nous partageons constituent des sources d’approfondissement intellectuel et personnel enviables. Ce sont là des aspects des études universitaires qui sont souvent omis, mais qui enrichissent incroyablement un cheminement. »

 

Dossier préparé par Marie Lacoursière, édimestre du Portail du réseau collégial en collaboration avec monsieur Réjean Bergeron, Agent d'information au Service des communications du Cégep Beauce-Appalaches.






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