Collèges et instituts Canada (CICan) a publié une déclaration en réponse à l’annonce faite aujourd’hui par le ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté du Canada (IRCC) quant à la décision du gouvernement d’imposer un plafond national de réception des demandes de permis d’études pour les étudiants internationaux en 2024.
CICan salue les efforts déployés par IRCC pour relever les défis pressants auxquels le Canada est confronté, ainsi que sa collaboration avec les provinces et leurs établissements pour préserver l’intégrité de notre Programme des étudiants étrangers. Il s’agit là d’un objectif autour duquel nous sommes tous unis.
Nous sommes toutefois préoccupés par les ramifications potentielles de cette diminution et de sa mise en œuvre. En résulteront en effet des répercussions qui s’étendront non seulement aux étudiants internationaux (existants et potentiels), mais aussi à l’ensemble de la population canadienne, à nos collectivités et au pays tout entier. Cette approche, qualifiée de «méthode brutale» par le ministre Miller, sera lourde de conséquences pour l’ensemble du secteur, et plus encore dans les régions principales. Elle risque notamment d’entraîner des licenciements, des fermetures d’entreprises et une augmentation des droits de scolarité. Il s’agit là d’autant d’éléments qui affecteront inévitablement tant les étudiants internationaux que les étudiants canadiens.
De telles mesures risquent également de nuire à la réputation durement acquise par le Canada et à son image de marque mondiale à titre de destination privilégiée pour l’enseignement postsecondaire. Elles engendrent de l’incertitude et de l’inquiétude chez les étudiants internationaux existants et potentiels. Il est donc impératif que ces changements soient mis en œuvre avec circonspection et en collaboration avec les provinces, leurs établissements d’enseignement postsecondaire et leurs associations. Ce faisant, on peut éviter au réseau de subir d’importantes perturbations en plus de nuire à long terme à l’image du Canada auprès des étudiants internationaux.
CICan insiste également sur l’inquiétude suscitée par la logique d’IRCC consistant à exclure du plafond uniquement les candidats à la maîtrise et au doctorat. Le ministre reconnaît certes à juste titre qu’il est impératif de répondre aux besoins du marché du travail dans notre économie. Toutefois, cette décision ne tient pas compte du rôle vital que jouent les programmes des collèges et instituts pour répondre aux besoins du marché du travail et pour stimuler la croissance économique dans l’ensemble du pays. Cela vaut tout particulièrement pour les secteurs à forte demande tels que les métiers spécialisés, dont la construction et la fabrication, les services alimentaires, la technologie et les soins de santé. En outre, de nombreux étudiants internationaux actuellement inscrits dans des collèges et instituts suivent des programmes post-diplômes pour enrichir les diplômes obtenus dans leur pays d’origine et les rendre conformes aux qualifications canadiennes.
Compte tenu de l’impact sur les collèges et instituts publics à travers le Canada, CICan insiste sur le besoin urgent de voir les provinces investir davantage dans leurs réseaux postsecondaires publics pour préserver la capacité des collèges et instituts à répondre aux besoins des étudiants, de la collectivité et des employeurs. Le manque chronique d’investissements publics dans l’enseignement postsecondaire met en péril la réputation mondiale du système canadien. Sans réinvestissement substantiel, nous risquons d’aggraver les défis posés à l’économie et à la société canadiennes. Ceci est d’autant plus vrai dans le contexte d’une concurrence mondiale féroce.
Pour finir, CICan rappelle combien il est important de se focaliser sur la vision à long terme de l’éducation internationale au Canada. Les plafonds ne seront peut-être qu’une mesure temporaire, mais les efforts collectifs devraient avoir pour but de garantir la résilience et la compétitivité mondiale de notre secteur de l’éducation. Ce dernier contribue à l’économie canadienne à hauteur de plus de 22 milliards de dollars par an. Les étudiants internationaux enrichissent considérablement la diversité des campus, que ce soit dans les grands centres urbains ou dans les collectivités rurales et éloignées. Ils apportent une contribution à notre main-d’œuvre qualifiée et aident à combler la forte pénurie de compétences en répondant aux besoins du marché du travail dans toutes les régions du pays.
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