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Petit miracle au presbytère pour des étudiants étrangers à Granby

Lisa-Marie Gervais à Granby Le Devoir

Ils l’appellent affectueusement « Frère Alexandre ». Sur la galerie du presbytère de l’église Saint-Eugène, à Granby, le promoteur immobilier Alexandre Bouchard est tout sourire au milieu d’une poignée d’étudiants en soins infirmiers venus d’Afrique à qui il loue à bon prix les chambrettes de cet établissement religieux qu’il a récemment acheté. « Ça doit être à cause des cheveux blancs et de l’église », lance en riant le jeune homme de 31 ans, qui administre une centaine de portes via sa société Gestion d’actifs Centurion.

Et peut-être aussi parce qu’il s’est pratiquement porté en sauveur de cette cohorte de près de 20 étudiants en soins infirmiers inscrits à une formation d’appoint au cégep de Granby par l’intermédiaire du programme gouvernemental visant le recrutement de 1000 infirmiers et infirmières à l’international.

Avec un taux d’inoccupation frisant 0,4 %, parmi les pires au Québec, Granby n’avait effectivement guère à offrir à ces étudiants se cherchant un toit à se mettre sur la tête. « Ils sont arrivés début juin, et le programme commençait à la fin du mois. Ça leur prenait une place. Tu ne peux pas arriver pour étudier et ne pas avoir de chez-vous », souligne Alexandre Bouchard.

Originaire de la Côte d’Ivoire, Olivier Kena le confirme : le logement est le plus grand défi. « On est en contact avec d’autres Ivoiriens qui sont arrivés, et comparés à d’autres régions, les logements sont plus chers ici », relève le jeune père de famille. Un quatre et demie à Granby peut coûter plus de 1000 $ par mois, contre quelques centaines de dollars de moins en Abitibi, par exemple.

Et en Côte d’Ivoire ? Un cinq et demie se loue environ 250 $ par mois s’il est situé à Abidjan, et quelque 100 $ de moins en dehors de la capitale. « Quand je transpose en francs CFA le coût de mon logement ici, à Granby, c’est le prix d’une maison de premier ministre là-bas ! » dit-il en s’esclaffant.

La nouvelle du rachat de ce complexe patrimonial de 80 000 pieds carrés, dont Alexandre Bouchard n’a pas encore scellé le sort, s’est propagée aussi vite qu’une rumeur sur le parvis d’une église. Et elle a sonné une cloche chez Solidarité ethnique régionale de la Yamaska (SERY), un organisme d’aide aux immigrants de Granby.

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