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Accès gratuit aux cégeps pour une centaine de demandeurs d’asile
Il s'agit d'une nouvelle directive du ministère de l’Enseignement supérieur du Québec.
Une centaine de demandeurs d’asile auront droit à une éducation gratuite dans les cégeps. Cette nouvelle directive du ministère de l’Enseignement supérieur du Québec vient d’être publiée dans la dernière mise à jour du Régime budgétaire et financier des cégeps pour l’année scolaire 2023-2024 et entrera en vigueur dès cet automne.
Seront exemptés des droits de scolarité les étudiants internationaux qui ont actuellement ou qui ont eu le statut de demandeur d’asile préalablement aux études collégiales ou qui sont l’enfant à charge d’un demandeur d’asile, peut-on lire dans le document du ministère, qui précise un quota de 100 exemptions attribué annuellement aux cégeps.
Ces jeunes en attente d’un statut régularisé ne seront plus considérés comme des étudiants étrangers et ne devront plus payer des frais de scolarité allant de 7000 à 10 000 $ par session.
Pour être admissibles à ce quota, les jeunes demandeurs d’asile doivent être inscrits à un programme d’études collégial offert entièrement en français et sélectionné par la Fédération des cégeps. Seuls les candidats qui ont obtenu un diplôme d’études secondaires au Québec en français seront admissibles, peut-on encore lire dans le document de plus de 300 pages.
À noter que, depuis 2018, les jeunes sans statut légal qui résident au Québec n'ont plus à payer de frais de scolarité pour étudier au primaire et au secondaire.
Une initiative saluée
Au printemps dernier, la Fédération des cégeps avait appelé la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, à assurer la gratuité de l’éducation des demandeurs d’asile ayant réalisé un parcours scolaire au Québec.
On se réjouit que ces situations humanitaires aient été entendues et qu’on ait pu dégager du financement pour qu’une centaine de jeunes puissent accéder aux cégeps, dit Bernard Tremblay, PDG de la Fédération des cégeps.
On va évidemment être à l’affût des critères et on va [examiner] si ça couvre bien les besoins, mais je pense que c’est un très beau geste. C’est un message porteur que notre ministre envoie aujourd’hui avec cette annonce, a-t-il ajouté.
Avant cette nouvelle directive, les jeunes sans papiers avaient difficilement accès aux formations dans les cégeps. Même s’ils sont admis dans ces établissements après avoir obtenu avec succès leur diplôme d'études supérieures (DES), des frais plus élevés les empêchent de poursuivre leur scolarisation.
Au Québec, un étudiant non régularisé, ou sans papiers, est considéré comme un étudiant étranger et doit payer des frais supplémentaires qui peuvent aller jusqu'à 10 000 $ par session, selon la spécialisation.
Selon le Réseau réussite Montréal, en janvier 2023, la région de Montréal a connu une hausse de 35 % du nombre d’adolescents en classe d’accueil par rapport à l’année 2021-2022. À Montréal, cette année, 64 jeunes ont été admis dans un cégep, mais n’ont toujours pas été régularisés.
Avec les informations de Rose St-Pierre