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Enseignement supérieur - Québec crée un Observatoire sur la réussite

Article publié par La Presse+ - Marie-Eve Morasse La Presse

7 février 2022 - Dans la foulée de son plan visant à faire augmenter la proportion de Québécois qui obtiennent un diplôme collégial ou universitaire, le gouvernement met sur pied un Observatoire sur la réussite en enseignement supérieur.

C'est au Consortium d'animation sur la persévérance et la réussite en enseignement supérieur (CAPRES) de l'Université du Québec qu'on a donné la mission de créer cet observatoire. Pour ce faire, le ministère de l'Enseignement supérieur annoncera ce lundi qu'il lui accorde 2,85 millions de dollars.

L'organisme, qui existe depuis une vingtaine d'années, changera de nom pour devenir l'Observatoire, mais continuera à s'intéresser aux questions d'accessibilité, de persévérance et de réussite chez les étudiants en enseignement supérieur.

L'Observatoire entend faire une veille sur les différents enjeux qui touchent le monde de l'éducation, sur la recherche qui se fait, au Québec et dans le monde.

« Les gens nous disent qu'ils n'ont pas le temps de fouiller, d'aller lire des recherches de 200 ou 300 pages. Ils veulent trouver dans un même lieu ce qui a été fait en recherche », explique Caroline Lessard, présidente du CAPRES.

Il s'agit également de permettre aux enseignants de mieux comprendre « les défis » auxquels sont confrontés les étudiants.

La présidente du CAPRES cite par exemple les questions de santé mentale ou d'enseignement à distance chez les élèves des cégeps et les étudiants des universités.

« La pandémie a mis en lumière certains enjeux et démontré l'importance pour un enseignant de trouver des méthodes différentes. »

- Caroline Lessard, présidente du CAPRES

Le financement de Québec permettra, dit-elle, « d'aller beaucoup plus loin », par exemple de faire davantage de vulgarisation scientifique pour les enseignants ou les gestionnaires des cégeps et des universités.

Rehausser le taux de diplomation

La création de cet observatoire s'inscrit dans le cadre d'un plan d'action dévoilé en septembre par la ministre de l'Enseignement supérieur, Danielle McCann, dont l'objectif est de rehausser d'un peu plus de 4 % d'ici cinq ans la proportion de Québécois âgés de 25 à 64 ans qui détiennent un diplôme collégial ou universitaire.

Lors du lancement de ce plan d'action de 450 millions, le gouvernement notait que « la population québécoise accuse un certain retard » quand on compare le niveau de scolarité de sa population avec celui de l'Ontario et de l'ensemble du Canada.

En 2019, la proportion de Québécois de 25 à 64 ans titulaires d'un diplôme universitaire était de 29 %, comparativement à 32 % dans l'ensemble du Canada et à 35 % en Ontario.

Dans son plan, Québec s'est fixé des cibles précises. Il souhaite par exemple que d'ici cinq ans, 70 % des élèves inscrits au cégep obtiennent leur diplôme en deux ans. Pour la cohorte de 2014, ce taux était de 64 %.

Au baccalauréat, les données de Québec montrent qu'en 2019, 80 % des étudiants inscrits l'avaient terminé en six ans ou moins. Le gouvernement souhaite qu'il soit de 84 % en 2027.