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Diplomation à la hausse au Cégep de Granby

Article publié par la Voix de l'Est - Pascal Faucher


Les programmes techniques gagneraient à être mieux connus, dit Chantal Denis, déléguée à la direction des études au Cégep de Granby. À ses côtés, le directeur général, Yvan O'Connor.

18 janvier 2019 - À l’image du Québec, le taux de diplomation s’améliore d’année en année à la formation générale au Cégep de Granby, mais il est en déclin dans le secteur technique (soins infirmiers, génie, tourisme, etc.). Et les garçons sont toujours moins nombreux à fréquenter le collégial — ils ne forment plus que le tiers des élèves — et réussissent moins bien.

Ce sont les constats qui émanent des données les plus récentes obtenues par La Voix de l’Est auprès de l’établissement d’enseignement. En formation générale, les garçons obtenaient leur diplôme d’études collégiales dans une proportion de 52 % en 2008 alors que cinq ans plus tard, ce taux a grimpé à 61,7 %. Chez les filles, il est passé de 68,4 % à 72,2 % pour la même période.

Tout le contraire au secteur technique, où les taux de diplomation ont chuté en moyenne de 8 %, s’arrêtant à 43,1 % chez les garçons et à 44,7 % chez les filles.
Aide

Comment expliquer cette différence entre les deux secteurs ? Déléguée à la direction des études au Cégep de Granby, Chantal Denis fait valoir que les étudiants à la formation générale — aussi appelée secteur préuniversitaire — sont plus nombreux à utiliser les centres d’aide, comme en français et en mathématiques, ainsi que les services d’orientation.

Les programmes techniques gagneraient aussi à être mieux connus, dit Mme Denis. « Il y a moyen d’améliorer l’information que l’on donne. Je pense aux journées portes ouvertes. Est-ce que les gens en profitent au maximum ? Est-ce suffisant ? »
Puisque les programmes techniques durent trois ans, le potentiel d’abandon est aussi plus grand. Et plusieurs élèves passent du secteur technique au diplôme d’études professionnelles offert par les commissions scolaires.

Quant aux différences marquées entre les taux de diplomation des filles et des garçons, les dirigeants du Cégep de Granby se perdent en conjectures.

« Certains disent que les écoles ne sont pas faites pour les garçons », mentionne le directeur général Yvan O’Connor.

Chantal Denis avance que « les modèles masculins sont peut-être plus rares » et que les garçons sont davantage attirés par le mouvement et l’activité physique.

Outils

Quoi qu’il en soit, la Fédération des cégeps prend la situation au sérieux et se penche sur la question de la faible diplomation des garçons dans ses travaux actuels. « C’est une réalité avec laquelle on travaille depuis plusieurs années », souligne Mme Denis.

Le Cégep de Granby n’a pas de mesure « genrée » pour s’attaquer à la situation, mais souhaite augmenter toutes diplomations grâce à divers outils : faciliter la transition secondaire-collégial, bien orienter les élèves et mieux faire connaître les programmes.
L’ajout éventuel d’un conseiller pédagogique permettra notamment de populariser les techniques dites « de génie » (industriel, mécanique et électronique industrielle) qui connaissent des problèmes de recrutement.

Ces programmes sont encore associés à des emplois sales et peu rémunérés, déplore M. O’Connor, alors que la réalité est toute autre.